Prochaine arrivée d'Engie au Brésil ?

Le groupe français Engie serait en train d'examiner de très près son entrée sur le marché brésilien du gaz naturel. Une série d'acquisition d'actifs du groupe national Petrobas permettraient cette introduction.

Ce serait un véritable accord gagnant-gagnant qui se jouerait si Engie et Petrobas se mettaient d'accord. Un accord qui donnerait la possibilité à la compagnie nationale brésilienne de renflouer ses caisses et à Engie d'avancer un peu plus ses pions encore sur l'échiquier international du marché du gaz naturel.

Car si Engie est encore en position dominante sur ses bases nationales, ses concurrents n'ont de cesse de l'attaquer à l'export. ENI, Gazprom, BP, Royal Dutch Shell entre autre rivalisent pour s'accaparer des parts de marché aux quatre coins du globe, le tout sur fond d'une demande mondiale appelée à croître à un rythme soutenu au moins jusqu'en 2025.

Même en France, si Engie continue de garder la tête du classement, il faut bien reconnaître que les challengers et outsiders y vont fort pour déloger le groupe historique de la première place du podium. Total, Butagaz et même Gaz de Bordeaux s'activent pour séduire les clients particuliers et professionnels : communication, prix, services... tout y passe.

Aussi, Engie ne baisse pas la garde, loin de là. Le groupe lorgne dorénavant de très près l'immense marché brésilien afin d'y trouver de nouveaux relais de croissance. Et pour ce faire, l'opération consisterait en un rachat d'actifs de la compagnie publique Petroleo Brasileiro plus connue donc sous le nom de Petrobas.

Une vente pour faire table rase du passé

Petrobas est depuis plusieurs mois au cœur d'un scandale de corruption sans précédent qui a valu à l'ancienne présidente Dilma Roussef d'être destituée de sa fonction. Dans la foulée, la compagnie brésilienne a cédé la quasi totalité de ses actifs dans les gazoducs (90%) à la compagnie financière canadienne Brookfield Asset Management pour 5 milliards d'euros.

Mais cela ne suffirait pas à assainir les comptes de Petrobas et tirer un trait sur le passé. Aussi, la compagnie veut elle poursuivre dans la vente de certains de ses actifs pour un montant escompté proche de 20 milliards d'euros à l'horizon 2018. Et après les gazoducs, ce seraient les centrales thermiques à gaz du groupe qui seraient sur la table des négociations.

Le CEO d'Engie au Brésil, Mauricio Bähr a confirmait l'appétit du groupe pour le rachat de ces centrales, déclarant  "Nous sommes effectivement intéressés par des actifs qui pourraient être mis en vente; nous sommes intéressés par une entrée dans le gaz naturel, par des infrastructures de gaz" . L'homme a également confirmé avoir eu des discussions avancées avec Petrobas notamment sur les conditions et les termes d'un éventuel futur accord.

Engie, déjà numéro 2 de la production d'électricité au Brésil, pourrait donc devenir sous peu l'un des leaders sur le créneau du gaz naturel cette fois.