La France pourrait abriter le plus vaste gisement d’hydrogène naturel jamais identifié, une annonce qui secoue le secteur

La découverte en Lorraine d’un potentiel gisement d’hydrogène blanc de 46 millions de tonnes pourrait bien redéfinir le paysage énergétique mondial. Alors que la France ambitionne de devenir un acteur majeur de l’hydrogène naturel sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, cette découverte pourrait propulser le pays au sommet de la scène internationale. Dans le département de la Moselle, des scientifiques de l’Université de Lorraine et du CNRS ont mis au jour ce qui pourrait être le plus gros gisement du monde. Ces récentes révélations suscitent curiosité et espoir quant à l’avenir énergétique de la France et de l’Europe.

Une découverte inattendue

Les chercheurs n’étaient pas en quête d’hydrogène lorsqu’ils ont fait cette découverte majeure. Philippe de Donato, l’un des chercheurs impliqués, a précisé que la mission initiale était d’explorer des ressources en méthane, en utilisant la sonde SysMoG. Ce n’est qu’en analysant les données recueillies qu’ils ont détecté une forte concentration d’hydrogène blanc. À 1 250 mètres de profondeur, la concentration atteignait déjà 20 %, ce qui a poussé les chercheurs à extrapoler qu’à 3 000 mètres, la teneur pourrait dépasser 90 %.

Cette découverte est d’autant plus impressionnante que le gisement lorrain pourrait contenir 46 millions de tonnes d’hydrogène naturel. Pour mettre cela en perspective, l’Union Européenne vise une production de 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030. La découverte en Lorraine pourrait donc largement surpasser cet objectif européen.

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Une ressource aux caractéristiques uniques

Les chercheurs ont expliqué que la forte concentration d’hydrogène blanc pourrait s’expliquer par des réactions chimiques rapides entre des molécules d’eau et des minéraux comme le carbonate de fer. Ces réactions produisent de l’hydrogène et pourraient rendre la ressource presque « renouvelable », car elles se déroulent sur une échelle de temps relativement courte, de quelques semaines à quelques mois. Le sous-sol lorrain, riche en carbonate de fer, offre ainsi un potentiel quasi infini pour ce type de production.

La sonde SysMoG a été déterminante dans cette découverte, permettant l’analyse des gaz dissous dans l’eau jusqu’à une profondeur de 1 200 mètres. Cette technologie de pointe a ouvert la voie à de nouvelles perspectives pour l’exploitation de ressources naturelles auparavant inaccessibles.

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Des recherches supplémentaires nécessaires

Bien que les perspectives soient prometteuses, les scientifiques appellent à la prudence. Le gisement lorrain ne présente pas les mêmes caractéristiques que les gisements classiques de gaz ou de pétrole. Ici, l’hydrogène est dissous dans l’eau, ce qui nécessite le développement de nouveaux procédés d’extraction. Jacques Pironon a souligné la nécessité d’inventer de nouvelles méthodes pour exploiter cette ressource unique.

Le projet REGALOR, qui a permis cette découverte, prendra fin cette année, mais un second volet, REGALOR II, est déjà prévu. Ce nouveau projet, en partenariat avec la Française de l’Énergie, commencera en avril 2024 et s’étalera sur trois ans. Il visera à affiner les mesures des gisements et à développer des procédés d’exploitation spécifiques. Ce n’est qu’après ces étapes cruciales que l’extraction pourrait devenir une réalité concrète.

Les implications pour l’avenir énergétique

Si les hypothèses des chercheurs se confirment, le gisement d’hydrogène blanc en Lorraine pourrait transformer la France en leader mondial de l’hydrogène naturel. Cette ressource pourrait non seulement répondre aux besoins énergétiques croissants, mais aussi réduire la dépendance aux énergies fossiles. Elle s’inscrit pleinement dans les objectifs de transition énergétique de la France et de l’Union Européenne.

Par ailleurs, cette découverte pourrait également stimuler l’innovation technologique et créer de nouvelles opportunités économiques, notamment en matière d’emploi et de développement industriel. Comment la France saura-t-elle tirer parti de cette découverte pour se positionner en tant qu’acteur incontournable dans le domaine de l’hydrogène naturel ?

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