L’hydrogène en général et son pendant renouvelable en particulier comptent parmi les solutions de choix pour acter la transition énergétique de la France. Plusieurs leviers essentiels permettent de le développer durablement.
La transition énergétique de la France passe par un ensemble de solutions parmi lesquelles le gaz, le biogaz et l’hydrogène. Même si la PPE a quelque peu déçu les acteurs de la filière du point de vue de la place accordée au gaz dans le bouquet énergétique, il n’en demeure pas moins vrai que le filon a une sérieuse carte à jouer. L’hydrogène fossile et renouvelable ont un rôle de premier plan à tenir pour autant que certains leviers soient activités.
Le réseau de points d’avitaillement en est un primordial car la mobilité hydrogène ne saurait se développer significativement en France sans démontrer aux utilisateurs de véhicules lourds et légers hydrogène qu’ils peuvent faire migrer leur flotte en étant assurés de disposer de suffisamment de stations de recharge. Le travail à faire sur ce point est plus que conséquent en France, le pays en comptant moins d’une centaine à la fin de l’année 2019. Les projets sont néanmoins en train de s’intensifier avec un premier cap de 120 points de ravitaillement en cours de déploiement.
Dans la même veine, les acheteurs potentiels de véhicules hydrogène sont face à un choix plus que restreint pour l’heure. Il s’agit pourtant d’un enjeu majeur : stimuler la demande en étoffant l’offre. Mais force est de constater que pour l’heure les constructeurs auto avancent plus que prudemment sur la question, préférant encore les modèles 100% électriques.
Aussi, l’hydrogène doit trouver son modèle industriel pour être économiquement viable. Si pour l’industrie, l’hydrogène est depuis longtemps une ressource énergétique accessible d’un point de vue financier, il l’est uniquement car cet hydrogène est pour l’heure à plus de 95% d’origine fossile. Le coût est acceptable mais l’impact environnemental l’est bien moins, la production d’hydrogène gris engendrant des quantités massives de gaz à effet de serre. Parvenir à instaurer une économie d’échelle sur la production d’hydrogène vert est ainsi un sujet de tout premier plan. Des projets vont à ce titre dans le bon sens en France, notamment avec celui d’Air Liquide qui a fait savoir en début d’année 2020 qu’un site d’envergure de production d’hydrogène par le biais d’électricité d’origine renouvelable était en cours de mise sur pied à Fos-sur-Mer.
Mais les pouvoirs publics ont bien entendu une responsabilité importante à assumer pour soutenir le développement du filon. Les 100 millions d’euros annuel budgétisé pour tout le secteur paraissent une broutille même s’ils permettent tout de même d’accompagner plusieurs projets. Les professionnels du secteur peuvent en partie compter sur cette enveloppe mais les particuliers sont pour le moins refroidis par le prix de vente exorbitant des voitures hydrogène, qui dépasse bien souvent la barre des 50 000€ voire 70 000€. Sans réelle aide publique en termes de financement de l’achat, bien difficile pour une écrasante majorité de Français de délaisser leur vieux véhicules diesel pour un modèle fonctionnant à l’hydrogène.