La région Ile-de-France bénéficie pour la toute première fois de biométhane issu du traitement des boues d’épuration et injecté dans son réseau gazier.
C’est une première pour la région Ile-de-France : du biométhane issu de la valorisation des eaux usées de 24 communes des Yvelines a été injecté dans le réseau gazier pour satisfaire la consommation des ménages et des entreprises. Il aura fallu un budget doté d’une enveloppe de plus de 40 millions d’euros afin de moderniser et d’augmenter la capacité de traitement et de production de la station d’épuration des Mureaux dans les Yvelines pour concrétiser ce projet.
Pour l’heure, l’équivalent de la consommation de 800 foyers va être injecté et géré par GRDF en valorisant les eaux usées des communes voisines. Au côté de Suez qui se charge de l’exploitation de la station d’épuration, d’autres partenaires ont pris part au projet : la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (représentant plus de 410 000 habitants), l’Agence de l’eau, la région Ile-de-France et GRDF donc.
Signe que le biométhane est appelé à un bel avenir, la région IDF vient juste de valider un plan de financement additionnel dévolu à la filière méthanisation porté par un budget en augmentation de près de 70% par rapport à son niveau actuel dès l’an prochain.
S’il s’agit d’une première, c’est en raison du fait que la station d’épuration qui traite et transforme les eaux usées est pour l’heure la seule unité francilienne à injecter le biométhane dans le réseau. D’ailleurs, Bertrand de Singly, le directeur clients territoires IDF de GRDF souligne cette belle initiative : « C’est une grande première en Ile-de-France, un pont entre l’eau et l’énergie. Fin 2019, la région comptera 15 sites d’injection, dont trois dans les Yvelines. Pas moins de 150 projets sont d’ores et déjà à l’étude au plan régional. »
Dès lors que l’unité de méthanisation tournera à plein régime, elle sera en effet en capacité de traiter et de transformer 71 000 m3 de boues d’épuration pour une production de 4GWh.
En parallèle de la production d’une énergie locale et à la faible empreinte carbone, le travail réalisé sur l’augmentation de la capacité de traitement de la station des eaux usées participe à la réduction des rejets dans la Seine par temps pluvieux. Et au vu des dernières intempéries qu’a connu le pays en général et la région en particulier, il ne s’agit plus d’un simple détail, d’autant que de tels épisodes météos sont appelés à se répéter à l’avenir.
Aussi, le volume des boues d’épurations est réduit de 30% et les travaux d’amélioration technique menés sur le site ont eu comme autre effet bénéfique d’en optimiser l’efficacité énergétique afin de « récupérer la chaleur des eaux usées et celle des surpresseurs afin de valoriser 400 000 kWh d’énergie par an utilisés pour le chauffage des bâtiments et le méthaniseur » comme l’explique Wilfried Moncan, responsable d’exploitation de Suez.