Depuis plusieurs mois maintenant, les cours mondiaux du gaz naturel sont sur une pente descendante. A tel point qu’il n’ont jamais été aussi bas. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène qui ne semble pas prêt de s’arrêter.
Si c’est une bonne affaire pour les consommateurs, les producteurs de gaz naturel en revanche connaissent une année 2019 difficile car les cours mondiaux n’ont jamais été aussi bas. Une baisse qui se fait nettement ressentir tant en Europe qu’en Asie d’ailleurs.
Pour Ira Joseph, responsable de l’analyse mondiale gaz et électricité chez S&P Global Platts « c’était inévitable, il y a tout simplement trop d’offre sur le marché à la fois ». Voilà donc la première raison d’une telle chute, le traditionnel jeu du marché entre l’offre et la demande.
Les Etats-Unis, devenus premiers producteurs mondiaux de GNL depuis le boom du gaz de schiste, inondent les marchés exports maintenant que la totalité de leurs principaux terminaux de liquéfaction et d’expédition tournent à plein régime. Face à une telle abondance dans la production mais surtout dans les centres de stockage, le gaz naturel vaut ainsi bien moins qu’il y quelques années.
Une demande asiatique de gaz naturel en berne
En parallèle, la demande asiatique n’a pas été à la hauteur des espérances, elle a même nettement diminué. La croissance du marché mondial planchait pourtant essentiellement sur une hausse de la demande de pays tels que la Chine.
Mais la superpuissance asiatique a connu plusieurs revers économiques l’an passé qui l’ont conduit à revoir ses commandes à la baisse. Qui plus est, la guerre commerciale avec les USA qui vient de prendre une nouvelle tournure plus sévère qu’auparavant est en train de mettre un terme à toutes les nouvelles expéditions de GNL US vers la Chine. De nouveaux droits de douanes ont en effet été instaurés sur le GNL américain, de l’ordre de 10% avant de passer à 25% en juin dernier. Ce qui rend de facto le gaz américain bien trop cher.
Pour autant, la chute reste encore quelque peu contenue, car l’Europe quant à elle continue de s’approvisionner en gaz de schiste américain. Les données publiées par l’EIA démontrent en effet que les expéditions de gaz US vers la France, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne sont en forte progression. Mais là encore, un problème pointe le bout de son nez car le GNL livré est stocké pour une utilisation ultérieure sauf que la majorité des installations de stockage sont en train d’atteindre leur capacité maximale. Résultat, nombre d’acheteurs européens vont très certainement ralentir leurs prises de commandes pour les mois à venir ce qui fera mécaniquement descendre un peu plus encore le cours du gaz.