Alors que la France manque cruellement de points de ravitaillement en GNV, l’ADEME vient d’accélérer la cadence sur l’appel à projets. Un important parc de véhicules roulant au gaz est dans les tuyaux de même que la création d’un maillage dense de stations.
Avec des avantages tant économiques qu’environnementaux, le gaz naturel pour véhicules (GNV) a un bel avenir devant lui. 90% de particules fines en moins en comparaison au diesel et 20% de CO2 en moins pour des moteurs qui font deux fois moins de bruit que les diesels comptent parmi les points fort du carburant. Sauf que pour le moment, ces réels atouts ne semblent pas encore suffire pour déployer ce carburant alternatif qui participe pourtant activement à la lutte contre le dérèglement climatique.
L’AFGNV (Association Française du gaz naturel pour véhicules) alerte ainsi les pouvoirs publics depuis plusieurs mois sur le retard conséquent du pays en matière de déploiement du GNV, surtout en comparaison avec nos voisins européens tels que l’Italie et l’Allemagne où le carburant est bien plus facilement disponible qu’en France. L’association plaide ainsi en faveur de la création de plusieurs centaines de nouvelles stations de ravitaillement en GNV, à destination principalement des professionnels. Car si l’on souhaite que le gaz naturel participe réellement à juguler les effets néfastes d’une surconsommation du diesel, à savoir le réchauffement climatique, c’est bien en prenant l’angle du transport routier de marchandises car l’activité pèse pour 25% dans le phénomène planétaire.
Un message qui semble avoir été entendu par l’ADEME qui a lancé un vaste appel à projets un peu plus tôt durant l’été et dont le but est de financer simultanément la création de stations de GNV et celle de flottes de véhicules de transport routier de marchandises. Et pour le coup, force est de constater que l’ADEME et l’AFGNV ne lésinent pas avec les moyens attendus. Car pour qu’il soit accordé par l’ADEME, chaque projet devra présenter au minimum la création de 5 stations GNV et la mise à disposition d’au moins 100 véhicules roulant au gaz naturel. Dans le détail, l’ADEME entend ainsi allouer 300 000 euros par projet validé (1 station et 20 véhicules) pour les entreprises ou groupement d’entreprises. Arnaud Maissant, en charge du dossier à l’ADEME explique à ce sujet : « L’idée est vraiment d’appeler à la mutualisation sur un principe gagnant-gagnant pour que l’infrastructure ne soit plus une épine dans le pied pour un petit transporteur qui n’a que trois véhicules à acheter. Pour ceux qui ont déjà des projets dans les tiroirs, l’ouverture des stations à d’autres acteurs fera augmenter les volumes et baisser les prix. Il faut une mutualisation maximale si on veut assurer l’accessibilité à tous à moindre coût » .
Le processus de déploiement du GNV en France semble enfin être bel et bien en marche, l’appel à projet courant jusqu’au 30 mars 2017.