Le groupe gazier suisse Ineos a annoncé l’arrivée des premiers mètres cubes de gaz de schiste américain en Europe.
Ineos a profité de l’arrivée de son premier tranker en Norvège pour annoncer l’arrivée du gaz de schiste américain en Europe, par la voix de son Président, Jim Ratcliffe. Une vraie satisfaction personnelle le concernant tant le projet a nécessité des investissements sur la durée.
2 milliards de dollars en cinq ans
Ainsi, pour arriver à ce résultat, 2 milliards de dollars ont été dépensés durant ces cinq dernières années, principalement dans la construction d’une flotte de huit tankers. Selon le Président d’Ineos, « la production de gaz de schiste a ravivé l’industrie américaine. Et pour la première fois, l’Europe peut avoir accès à cette source importante de matières premières énergétiques ». Il faut qu’il y a mis le prix. Les modalités de production et de transport du gaz de schiste vers l’Europe ont refroidi beaucoup de potentiels acteurs intéressés. Mais Ineos a calculé que tant que le baril verrait son prix au-dessus de la barre des 30$, la rentabilité pourrait être atteignable.
Après un court passage en dessous de cette barre, il est remonté à 40$ ce qui augure de beaux jours pour ce contrat prévu pour durer quinze ans. Le gaz, l’éthane, sera extrait par les sociétés américaines Range Ressources et Consol Energy en Pennsylvanie et sera livré à raison de 8 livraisons mensuelles en Europe, voire plus en fonction de l’activité propre du groupe qui va s’en servir pour fonctionner ces usines de pétrochimie.
Un climat géopolitique instable
Le rebond du prix du pétrole a donc rendu d’autant plus intéressant ces importations. Mais le climat est instable. Alors que l’Iran revient dans le jeu, les pays de la péninsule arabique tente de stabiliser les prix. Pendant ce temps là, les chantiers d’exploitation de gaz de schiste se multiplient aux Etats-Unis mais également en Afrique du Sud.
Mais l’enjeu pourrait bien être autre que purement économique. Ces importations répétées pourraient faire le jeu d’une Union Européenne qui cherche à se défaire de la prédominance du gaz russe sur son marché. Et à terme, envisager une production locale. C’est en tout cas l’objectif avoué d’Ineos qui vise le nord de l’Angleterre et l’Ecosse en tout premier lieu.