C’est une affirmation du Syndicat des énergies renouvelables : l’objectif 100% de gaz renouvelable en 2050 est atteignable.
C’est une affirmation qui pourrait passer pour de l’insolence mais la source est sérieuse. Selon le Syndicat des énergies renouvelables, il sera possible de consommer 100% de gaz renouvelable d’ici à 2050 alors que la filière ne cesse de croître.
11 nouveaux sites en 2015
C’est le chiffre qui traduit la progression de la filière du biogaz. Onze sites d’injection ont vu le jour en 2015 permettant d’injecter du biogaz dans les réseaux de GRDF comme auparavant mais aussi, et c’est la nouveauté, dans ceux de GRTgaz, TIGF et GDS. Il en existe désormais 17 à travers la France. La capacité maximale a donc progressé de… 334% ! L’injection de gaz en elle-même s’élève désormais à 82 GWh contre une trentaine en 2014, soit, là aussi une augmentation de 160% sur une année. Cela a surtout permis une économie de plus de 15.000 tonnes de gaz à effet de serre rejeté dans l’air.
Pour le Président du Syndicat des Energies renouvelables, c’est un avantage important mais il n’est pas le seul puisque si « le gaz renouvelable permet tout à la fois d’abaisser les émissions de gaz à effet de serre (celles du gaz naturel et celles des déchets) », il permet aussi « de diversifier le mix énergétique, d’optimiser la gestion des déchets, et de fournir les agriculteurs en digestats naturels ». Pour relativiser, il faut rappeler que la consommation demeure à 0,02% alors que la loi de transition énergétique fixe un objectif intermédiaire de 10% en 2030. Depuis le début de l’année, 3 nouveaux sites ont vu le jour et 200 projets de raccordement sont encore en cours d’examen pour une capacité de production de 400GWh par an. D’un point de vue économique, on attend de la filière la création de 15.000 emplois d’ici à 2020.
Un procédé d’avenir
L’avenir semble donc radieux pour la filière du biogaz. Néanmoins, la France reste à la traine par rapport à nos équivalents européens comme l’Angleterre ou l’Allemagne. La filière y voit la possibilité de se nourrir de leur retour d’expérience et de progresser plus vite alors que de nouveaux débouchés comme l’utilisation comme carburant pour les poids lourds qui a déjà convaincu de grandes marques, apparaissent régulièrement.
Le Syndicat des énergies renouvelables formulent donc plusieurs propositions visant à accompagner le développement de cette filière plus vertueuse : création d’un fonds de garantie, extension aux installations existantes l’éligibilité aux nouveaux tarifs , prolongation des contrats d’obligation d’achat de 15 à 20 ans, favoriser l’utilisation du biométhane comme biocarburant. Bien entendu, tout ceci dans un univers administratif et fiscal simplifié pour être mieux adapté à la demande des acteurs.