Acteur important des hydrocarbures non conventionnels aux Etats-Unis, Chesapeake Energy dévisse en Bourse. La société a terminé la séance en baisse de 33% soit une perte de valeur de 93% en un an !
Chesapeake, l’un des pionniers du gaz de schiste aux Etats-Unis, est au bord de la faillite. Son action ne veut plus que deux dollars aujourd’hui alors qu’elle en valait plus de 30 au début de l’été 2014. Son cours de Bourse a perdu 93 % en un an.
La faillite redoutée
Après des pertes et un bilan déséquilibré, le marché redoute une faillite même si l’information a été formellement démentie par la société basée dans l’Oklahoma. Le groupe américain, qui revendique le rang de deuxième producteur américain de gaz naturel, derrière ExxonMobil, et de douzième pour ce qui est des hydrocarbures en général, gaz compris, voit sa capitalisation boursière revenir à 1,3 milliard de dollars. Méfiant, le groupe a tout de même mandaté le cabinet Kirkland & Ellis pour restructurer sa dette, ce qui a justement provoqué cette chute record de 33% (51% au cours de la jounée), ce qui a entraîné la suspension de sa cotation.
Il faut rappeler que Chesapeake doit en effet faire face, selon Debtwire, a plusieurs échéances obligataires dans les mois qui viennent, dont la première dans un mois. Le besoin devient urgent alors que le groupe est plombé par une dette de 9,8 milliards de dollars, soit huit fois sa valeur en bourse et qu’il voit ses revenus fondre avec la dégringolade des prix du gaz.
Le prix du pétrole pour première explication
Les actifs de Cheseapeake se concentrent sur les hydrocarbures non conventionnels, c’est-à-dire le pétrole et le gaz dits “de schiste” dont les extractions ont explosé ces dernières années aux Etats-Unis, en profitant d’un baril longtemps resté à plus de 100 dollars. Mais aujourd’hui, le prix du baril de brut a chuté à 33 dollars tandis que sa production au 3ème trimestre 2015 atteignait 667.000 barils soient une augmentation de 3%. Le groupe a tenté de réagir en réduisant ses investissements, sabré dividende et effectif, mais il a néanmoins terminé les neuf premiers mois de 2015 sur une perte nette de 12,5 milliards de dollars.
Chesapeake, dont les revenus dépendent à 80% du gaz naturel, devrait annoncer le 24 février des pertes nettes pour la deuxième année d’affilée, selon les prévisions d’analystes réunies par Bloomberg. La notation de la compagnie avait été dégradée le mois dernier par Standard & Poor’s, à «CCC +» avec perspectives négatives, l’une des plus mauvaises notations possible. L’agence avait jugé que la dette était tout simplement insupportable. Chesapeake n’est pas le seul producteur de gaz de schiste à se trouver aujourd’hui en difficulté. La société de Houston Halcon Resources aurait elle aussi mandaté un conseil pour étudier une mise en redressement judiciaire, selon le site «The Deal», cité par Bloomberg.