Actualités sur le gaz : exploration et extraction, acteurs, technologie, consommation, ...

Bénéfice net 2014 en fonte de 86% pour Gazprom

Gazprom Russie bénéfice chute
Rédigé par

Début d’année compliqué pour le géant russe. Après l’ouverture d’une enquête par la Commission Européenne pour des soupçons d’abus de position dominante, le groupe a du annoncer des résultats pour l’année 2014 en baisse de 86%.

Gazprom, premier producteur russe de gaz naturel a annoncé une chute de 86% de son bénéfice net à 2,8 milliards d’euros en 2014 en conséquence de « la dépréciation du rouble et de charges accrues ».

La crise économique qui touche la Russie a engendré pour le groupe une perte de change de 19,3 milliards d’euros. La chute du rouble a également de facto renchérit la valeur de ses emprunts en devises étrangères.

Une crise ukrainienne qui coûte cher

Le groupe a annoncé avoir passé une charge comptable de 600 millions d’euros en raison de son conflit avec l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz. Rappelons que début 2014, la Russie avait augmenté le prix du gaz vendu à l’Ukraine en réaction à l’élection d’un pouvoir pro-occidental à Kiev. Face au refus de cette hausse par le nouveau pouvoir, Gazprom avait interrompu en juin ses livraisons qui n’ont repris qu’en décembre après la signature d’un accord provisoire.

La météo également en cause

Même si les ventes ont atteint en 2014, le même niveau qu’en 2013 soit un peu moins de 4.000 milliards de roubles, la demande a été moins forte en provenance de l’Europe en raison d’une météo plus que clémente. Ainsi, son chiffre d’affaire vers l’Europe, son marché le plus rentable, n’a progressé que de 4%. En Russie, cette hausse n’a été que de 3%. La baisse des bénéfices devrait entrainer une diminution sensible des dividendes reversées aux actionnaires.

Le chiffre d’affaire en progression mais gare à 2015

Le chiffre d’affaire a progressé de 5.590 milliards de roubles contre 5.250 en 2013 mais les facteurs de réjouissance pour 2015 ne sont pas nombreux. En plus de l’enquête diligentée par la Commission Européenne et préalablement évoquée, le groupe va devoir faire face à une baisse importante du prix du gaz à l’exportation indexé de manière décalée sur celui du pétrole, qui s’est effondré de près de 50% l’an passé.

Un climat international compliqué

En froid avec Bruxelles au sujet de la crise ukrainienne, la Russie a annulé le projet de gazoduc vers l’Europe mais peine à négocier son remplaçant avec la Turquie. Les négociations avec la Chine pour la construction d’un second gazoduc n’avancent pas alors que les premières livraisons ne sont attendues que pour 2018. Enfin, même en Russie, Gazprom devra faire face à la concurrence plus féroce de son rival privé Novatek qui s’installe aussi sur le marché asiatique.

0 Commentaires

Laisser un commentaire

À la Une aujourd'hui