Quel avenir pour le biogaz en France ?

Plusieurs études dressent un état des lieux du filon du biogaz en France dont celle d'IFP Energies Nouvelles. Les quantités de biogaz injectées dans le réseau ont été multipliées par 3 mais beaucoup reste encore à faire.

La loi de transition énergétique datant de 2015 a fixé comme objectif la barre des 10%. 10% de part d'ENR dans la consommation française de gaz naturel à l'horizon 2030. Un peu plus tôt, en 2013, la France avait lancé un vaste appel à projets via le plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) dont le but était de déployer rapidement plus de 1 000 méthaniseurs dans les exploitations agricoles françaises d'ici à 2020. Poursuivant dans cette voie, l'Etat français a défini via la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) divers objectifs afin de développer plus intensément encore le filon du biogaz dans le pays. Des objectifs ciblés même puisque la production de biogaz a été segmentée en différents usages : production électrique, chauffage, carburant...

Depuis 2015, la France a semble-t-il pris le taureau par les cornes. Les quantités de biogaz injectées dans le réseau ont en effet été multipliées par 3. Sauf qu'il faut bien admettre que le pays partait de zéro ou presque. Beaucoup de chemin reste donc à faire pour atteindre les objectifs fixés. Le geste du ministère de la transition énergétique devrait participer à l'effort collectif en prenant à sa charge 40% des frais de raccordements des méthaniseurs à sa charge. Le reste restant à celle de l'exploitant agricole. 

La France encore à la traîne sur le biogaz en Europe

Si les études menées témoignent du fait que la France s'active bien sur la question, elles font également clairement état d'un retard par rapport à nos voisins européens. L'Allemagne est ainsi la grande championne du secteur car sur les 15,6 Mtep de biogaz produit en 2015, plus de la moitié provenait du pays pour 7,8 Mtep. 

Le Royaume-Uni et l'Italie sont respectivement 2ième et 3ième du classement européen avec approximativement 2 Mtep chacun en 2015 tandis que la France produisait à peine 0,5 Mtep de biométhane. Pour autant, le potentiel de la France est gigantesque. Il serait compris dans une fourchette allant de 14 à 24 Mtep par an dès 2040.