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EDF va sortir son nouvel atout sur le marché du gaz

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Quatre ans de chantier. Quatre ans que les ambitions d'EDF étaient retenues à l'achèvement de ce projet : le terminal de gaz naturel liquéfié de Dunkerque est achevé à 93%.

En 2011, EDF avait lancé ce projet. Le terminal de gaz naturel liquéfie, le deuxième chantier industriel le plus important de France, après celui du réacteur nucléaire de Flamanville, mené également par EDF. La grosse différence avec ce dernier qui accumule les problèmes et ipso facto, les retars, c'est que le projet "Dunkerque LNG" va être livré selon les délais estimés, à savoir fin 2015. Tout en respectant le budget prévisionnel d'un milliard d'euros. Jusqu'à 1800 personnes ont été présentes sur ce chantier qui pèse pour 20% des marchés français et belge de gaz naturel.

"Le chantier est achevé à 93%" assure Sylvie Lebreux, directrice projet RH et communication de la nouvelle entité. Cette société est justement détenue à 65% par EDF, 25% par le belge Fluxys et 10% par le groupe Total.

Un procédé technique unique

Un tunnel va amener de l'eau rejetée par la centrale nucléaire de Gravelines, située à proximité, afin de réchauffer juste assez le gaz naturel liquéfié, pour porter ainsi sa température à -160° et le refaire repasser de la sorte à son état gazeux. Le but étant d'éviter de brûler du gaz. C'est cet objectif qui a nécessité de creuser sur 5 kilomètres et par 40 mètres de fond pour déboucher sous la centrale. Dès le mois d'août, ce tunnel sera inondé par cinq millions de litres d'eau de mer.

Selon Marc Girard, président de "Dunkerque GNL", il s'agit d'un "procédé économique puisque l'eau de rejet de la centrale ne coûte rien et parce que son utilisation évite de consommer de l'énergie en sus pour transformer le GNL."

Dès la fin octobre, le premier méthanier accostera et après deux mois de test, le site entrera dans sa mise en service opérationnel.

Un site gigantesque

Du sommet des trois dômes des cuves du site, à 60 mètres du sol, on se rend mieux compte de l'étendue du site, 54 hectares dont 20 ont été pris sur la mer. Les trois réservoirs d'une capacité de 190.000m3 parmi les plus importants d'Europe permettent d'accueillir l'équivalent de la consommation annuelle de gaz d'une ville de 90.000 habitants. Le port en eau profonde va permettre d'accueillir des méthaniers de toutes les tailles toute l'année, pouvant ainsi s'ajuster à la demande.

C'était un moindre mal afin de tenter de séduire les méthaniers qui boudent actuellement l'Europe alors que le marché du gaz naturel liquéfié, selon une étude du cabinet IHS, possède des perspectives de croissance à hauteur de 4% par ans d'ici à 2025 contre 2% pour le gaz en général. Il faut dire que la croissance asiatique et la suspension du nucléaire au Japon ont incité les méthaniers à s'intéresser de beaucoup plus près à ces zones commerciales. D'autant que l'Europe compte déjà 23 terminaux dont trois en France, tous propriétés d'Elengy, filiale d'Engie. Des projets d'agrandissement sont prévus en Belgique et aux Pays-Bas alors qu'un terminal va également ouvrir en Pologne.

Un projet rentable ?

C'est un pari et le président de "Dunkerque GNL" le reconnaît : "le marché du GNL restera compliqué en 2016-2017 mais on construit sur le long terme et la mise en service se fera sur un marché en redémarrage".

Il compte tout particulièrement sur le fait que les prix sont désormais moins attractifs en Asie car indexés sur le pétrole alors des Etats-Unis vont devenir exportateur de gaz naturel liquéfié grâce à l'exploitation du gaz de schiste, qui a tout de même tendance à freiner ces derniers temps. Le groupe compte aussi sur l'entrée en production très rapide de sites en Afrique de l'Est et en Australie.

D'ailleurs, sur les 13 milliards de mètres cubes qui seront produits annuellement à Dunkerque, EDF en a réservé 8 milliards et Total, 2 milliards. Quid du reste ? Pour Marc Girard, c'est un "risque commercial résiduel". Rassurant, il affirme avoir des "contacts informels" avec des parties intéressées.

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