Air Liquide s’est associé à Engie pour produire de l’hydrogène renouvelable à échelle industrielle en région PACA.
Figurant parmi les leaders mondiaux de la production d’hydrogène fossile et d’hydrogène renouvelable et comptant parmi les plus importantes sociétés du CAC40, Air Liquide va (enfin) déployer son savoir-faire à échelle industrielle en France.
Car l’entreprise s’essaie avec succès depuis quelques temps à la production d’hydrogène vert – soit via électrolyse de l’eau et utilisation d’électricité d’origine renouvelable – dans le pays mais également au Canada ou encore au Danemark. Les expérimentations sont concluantes mais ont ouvert pour l’heure sur des niveaux de productions faibles. Mais les choses vont donc nettement évolué car l’entreprise a récemment annoncé qu’elle allait s’associer à Engie pour donner forme au projet baptisé Hygreen Provence, dont la finalité est de produire de l’hydrogène décarboné en quantités industrielles cette fois.
Hygreen Provence est initié par l’agglomération Durance, Luberon, Verdon; il a pour objectif de parvenir à produire quelques 13 000 tonnes par an d’hydrogène renouvelable grâce à l’énergie solaire produite localement. Doté d’une enveloppe budgétaire de 300 millions d’euros sur une période allant de 3 à 10 ans, Hygreen Provence permettra d’alimenter les bus de l’agglomération dès 2024.
Accélérer la production d’hydrogène en 2027
Ce niveau de production sera à terme fortement augmenté, Air Liquide ayant fait savoir dans un communiqué que la production annuelle d’électricité solaire serait doublée d’ici 2027. La production d’hydrogène renouvelable suivrait donc en conséquence même si pour l’heure aucun chiffre précis n’a été dévoilé par le groupe qui indique tout de même qu’il s’agirait de plusieurs dizaines de milliers de tonnes par an.
Les choses avanceront étape par étape avec un premier cap autour de 2021 avant une accélération progressive de la production et du stockage de ce précieux hydrogène vert. Air Liquide se chargera donc de la production à proprement parler tandis qu’Engie assurera de son côté la fourniture aux clients industriels de même qu’aux collectivités pour alimenter les bus de nombreuses villes de la région.
Et comme dans tous les projets de production d’hydrogène vert, le coût élevé de l’opération reste un frein important, chacun sachant pertinemment qu’ « au début ce sera plus cher que l’hydrogène gris mais les surcoûts seront partagés ». Un coût qui se répercutera sur l’utilisateur final à moins que les pouvoirs publics interviennent dans l’équation afin de lancer véritablement la consommation de ce gaz pas comme les autres dont la production massive se fait encore terriblement attendre en France.