Le groupe Bosch a annoncé une réorientation stratégique totale en faisant savoir qu’il délaissait la production de batteries électriques pour investir le créneau de celui des piles à hydrogène.
La mobilité hydrogène ne cesse de faire parler d’elle depuis plusieurs semaines, les grands constructeurs automobiles revoyant tous leurs gammes de véhicules pour commercialiser le plus rapidement possible des modèles électriques. L’enjeu commercial est majeur et les équipementiers eux-aussi l’ont bien compris.
C’est dans ce contexte que Bosch, l’équipementier auto numéro un mondial, a surpris tout le monde en annonçant mettre un terme à son activité de production de cellules de batteries électriques classiques au profit d’un redéploiement stratégique vers la production de pile à combustible cette fois.
Pour prendre le leadership sur le marché, le groupe allemand s’associe avec Powercell Sweden AB, une ancienne filiale de Volvo. Les deux groupes planchent sur la commercialisation de leur propre pile à combustible dans un horizon proche, au plus tard en 2022. Un partenariat technique complexe puisque car les deux entreprises travailleront conjointement à la mise au point du « slack », le cœur des piles hydrogène, l’élément central où se produit la réaction chimique. L’hydrogène se mélange à l’oxygène présent dans l’air pour produire l’électricité qui alimente alors le moteur.
L’enjeu stratégique du tout hydrogène
Si de nombreux modèles hybrides existent déjà sur le marché, Bosch ne lorgne pas sur ce segment. Les véhicules hybrides – électriques et thermiques – affichent pourtant des bénéfices d’utilisation bien tangibles. Mais leur impact environnemental reste bien entendu à améliorer, les moteurs essence rejetant davantage de CO2 que les diesels.
Bosch entend en revanche miser sur les véhicules électriques hydrogènes, les 100% électriques alimentés par une pile à combustible. Ce segment de marché pourrait rapidement s’imposer grâce à une meilleure autonomie que les voitures électriques alimentés par une batterie classique, un temps de recharge éclair et zéro émission de polluants dans l’atmosphère. Pour l’heure, les leaders sont en majorité des firmes asiatiques, Bosch entend bien leur griller la priorité.
Mais le marché de l’hydrogène doit encore trouver un modèle économique et environnemental satisfaisant et à la hauteur des enjeux écologiques. L’hydrogène d’origine renouvelable est encore embryonnaire et les coûts de fabrication sont pour l’heure bien trop élevés. Pourtant, Bosch croit fort en ce marché, le groupe estimant que d’ici 2030, le segment des véhicules hydrogène représentera 20% du parc mondial des véhicules électriques.