Gestionnaire du réseau de gaz naturel en France et filiale du groupe Engie, GDRF ambitionne d’alimenter toute la Normandie en gaz vert à l’horizon 2050. Une ambition régionale qui traduit la volonté d’Engie de fournir 100% de gaz renouvelable à tous les Français.
Lorsqu’on parle de gaz « vert », on pense au biométhane. Mais le gaz vert est également d’origine renouvelable, à savoir par la transformation de l’excédent d’énergie d’origine renouvelable : éolien, solaire, géothermie… C’est cette forme de gaz que GRDF ambitionne de fournir à 100% en Normandie d’ici à 2050.
Ce gaz sera donc à la fois produit par procédé de méthanisation, soit à partir des résidus de l’activité agricole et forestière mais aussi en valorisant les déchets ménagers ainsi que les boues d’épuration.
Aymeric Cotrel, le directeur territorial Normandie de GRDF a récemment déclaré que le groupe pourrait dans un avenir proche injecter 30% au moins de gaz dans son circuit de distribution. Du gaz qui permettrait à la fois d’alimenter les entreprises et les foyers mais aussi de ravitailler les stations-service délivrant du BioGNV.
Mais pour atteindre la barre des 100% de gaz vert, faut-il encore pouvoir en produire à une échelle beaucoup plus importante qu’actuellement. Car pour l’instant, la France ne compte qu’une cinquantaine de centre de méthanisation sur l’intégralité du territoire. Et pour que la Normandie puisse tourner à 100% de gaz vert d’ici 2050, il en faut au moins 50 rien que sur la région.
GDRF a toutefois annoncé que les choses avançaient à un bon rythme puisque 48 dossiers relatifs à la construction de centres de méthanisation sont actuellement dans les tuyaux. Soit l’équivalent de la consommation annuelle de 50 000 logements sur les 1 700 000 recensés en Normandie. Le compte n’y est pas encore mais force est de constater que les choses avancent dans le bon sens.
Les agriculteurs seront les principaux acteurs de la méthanisation en Normandie comme en France, représentant par là plusieurs avantages. Les exploitants agricoles pourront bénéficier de revenus complémentaires intéressants, pouvant représenter jusqu’à 15 000€ supplémentaires. Aussi, la France soignerait ses dépenses : plus besoin d’acheter du coûteux gaz naturel, il sera produit localement. Et en termes de bilan carbone, l’activité est plus sobre que l’extraction. Dernier atout et non des moindres : en guise de carburant, le BioGNV émet bien moins de CO2 et de particules fines que le diesel.
Pour que les choses évoluent dans le bon sens et surtout à un bon rythme, GRDF va prendre les choses en main en organisation la filière gaz vert. Et ce en créant un club regroupant tous les acteurs de la filière.