Dans une tribune donnée à l’Usine Nouvelle, Jérôme Ferrier le président de l’Association Française du Gaz (AFG), revient sur les bonnes avancées du Plan Climat du gouvernement tout en appelant à renforcer l’avantage fiscal du GNV et du BioGNV par rapport au diesel et à l’essence.
Pour Jérôme Ferrier, le Plan Climat rendu public par Nicolas Hulot le ministre de la Transition énergétique « a acté la volonté du gouvernement de soutenir le développement du gaz naturel et du biogaz et de favoriser fiscalement l’acquisition des poids lourds roulant au gaz. Les rédacteurs du plan semblent avoir pris en compte un élément majeur de compréhension : les énergies ne sont pas concurrentes, chacune d’entre elles a des atouts spécifiques pour tel ou tel usage.« . Le président de l’AFG explique que « dans le transport terrestre, l’électricité par exemple, est plus adaptée aux voitures légères, aux trajets courts et aux particuliers alors que le gaz naturel est le seul à pouvoir transporter des marchandises et des personnes (plus de 66% des villes de plus de 200 000 habitants disposent de flottes de bus au gaz carburant) sur des courts mais aussi sur des longs trajets.« .
Le gaz naturel doit par ailleurs jouer un rôle encore plus dominant dans le transport fluvial et maritime car il « présente l’intérêt de préserver la qualité de l’air en émettant une faible quantité d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote et de particules fines tout en réduisant le CO2 d’environ 25% est le seul carburant viable. »
Favoriser le gaz carburant via la fiscalité
Afin que le gaz naturel réalise une franche percée dans la catégorie des carburants pour les véhicules légers qui concernent directement les Français, Jérôme Ferrier estime que « si la parole, ou plutôt les écrits sont sans équivoque dans le Plan climat, les actes compteront doubles. Notamment en matière fiscale. La fiscalité sur la mobilité est symptomatique d’un mal français. Elle évolue lors de chaque projet de loi de finances et ne renvoie pas un signal favorable aux carburants alternatifs. Les modifications apportées de manière récurrente à la taxation de l’essence par rapport au diesel pour créer un avantage incitatif, peuvent se faire au détriment de certains carburants alternatifs, dont le gaz carburant.« . Aussi, afin que le gaz carburant détienne et maintienne l’avantage sur les autres carburants, « le gaz carburant doit être stabilisé dans le temps. Garantir pour une période de 10 ans le maintien de l’écart fiscal entre le gaz carburants et les carburants traditionnels, voilà ce que serait un signal fort. »
Le développement du biogaz doit par ailleurs faire l’objet d’une réelle volonté de la part du gouvernement et ce en actant « la non-soumission à la taxe carbone aux gaz d’origine renouvelable. Qui peut justifier la taxation du biogaz comme une énergie fossile?« . Et Jérôme Ferrier veut même aller plus loin encore en soutenant plus encore « l’achat des véhicules au gaz naturel. Pérenniser une aide à l’achat des véhicules au gaz naturel véhicule (GNV) et au bio-GNV permettrait la prise en charge du surcoût de l’équipement en moteur propre auprès des transporteurs mais aussi enverrait un signal clair aux constructeurs qui s’engagent sur plusieurs années dans des investissements importants. »