Entre les manifestations populaires d’un côté et le faible rendement de l’autre, l’Algérie vient de faire savoir de faàon officielle que le gaz de schiste était mis de côté. Les énergies renouvelables seront favorisées, et le gaz de schiste ferait son retour dès que la rentabilité des puits de forage sera de nouveau au rendez-vous.
Dans la région arride d’In Salah, les manifestants anti gaz de schistes aux côtés des ONG environnementales ont remporté une nette victoire. Depuis plusieurs mois à présent, ils étaient tous vent debout contre le démarrage des activités d’extraction de gaz de schiste dans la région. Leurs craintes ? puiser d’énormes quantités d’eau potable dans une région qui en manque, polluer les nappes phréatiques, dégradrer la faune et la flore locale. Le gouvernement algérien n’avait jusque là accordé que peu de crédit à ces manifestations. D’une part car les réserves estimées en gaz de schiste dans cette région étaient jugées particulièrement prometteuses et d’autre part car le pays devait trouver une solution énergétique efficace pour éponger la demande intérieure.
Mais le ministre de l’Energie du pays, Nourreddine Bouterfa, a récemment pris tout le monde à contrepied en déclarant que « l’avenir est aux énergies renouvelables ». La Cop21 de Paris et la Cop22 de Marrakech ont fait la lumièr sur la nécessité de diminuer le recours aux énergies fossiles et l’Algérie a rendu publique son intention de passer de 500 mégawatts d’électricité renouvelable actuellement à plus de 12 000 mégawats en 2030.
Le gaz de schiste n’est pas aussi rentable qu’auparavant
Si l’Algérie parvient à apaiser les tensions sociales autour du gaz de schiste avec cette décision de stopper les activités en cours, ce serait bel et bien la raison économique qui prendrait le dessus sur la raison écologique.
La rentabilité des puits de forage de gaz de schiste est ainsi loin d’être optimale pour l’instant, les coûts d’extraction étant très élevé et les cours de revente encore bas. Même aux Etats-Unis, plusieurs compagnies de premier rang ont délaissé l’activité du fait d’une rentabilité trop médiocre. L’Algérie ne veut donc pas en l’état s’engager dans une activité qui – sur le papier – lui coûterait plus qu’elle ne lui rapporterait.
Pour autant, les spécialistes du gaz de schiste estiment que le retrait de l’Algérie ne pourrait être que temporaire car si le baril de pétrole remontait à quelques 80 dollars, la rentabilité du gaz de schiste repartirait sitôt à la hausse. Et le pays relancerait alors l’activité.