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En Suède, les eaux usées font rouler les bus

Gaz naturel
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La Suède a mis sur pied des infrastructures permettant aux grandes villes comme Stockholm de traiter les eaux usées et autres graisses des restaurants pour les transformer en Biogaz. De quoi donner des idées aux Français ?    

On connaissait les usines de méthanisation capable de transformer des boues d'épuration, des déchets agricoles, des déjections bovines et ovines et même des résidus de l'exploitation forestière en biogaz, ce nouveau carburant qui a le vent en poupe. Mais ce qu'est en train de réaliser la Suède est encore plus encourageant pour le développement de ces nouveaux carburants faiblement polluant : trouver et utiliser de nouvelles sources, de nouvelles matière à réutiliser en guise de biogaz ou de biométhane. Et en l'occurrence, il s'agit de transformer en usine les eaux usées ainsi que les graisses des restaurants de la capitale suédoise. Durant 15 jours elles seront collectées puis traitées et enfin transformées en biogaz. A l'eau et à la graisse viennent par ailleurs s'ajouter les déchets ménager des habitants de Stockholm : trois sources différentes pour trois manières ingénieuses de produire du biogaz.

Du biogaz qui sera dans un dernier temps injecté directement dans les réservoirs des bus de ville. Tandis qu'en France, le processus est moins direct, donc moins engageant puisque le biogaz doit d'abord être injecté dans le réseau de gaz naturel avant de venir alimenter les réservoirs.

Un exemple à suivre en France

Ce qui est également notable dans la démarche du pays est que cette réutilisation des eaux usées et des graisses de restaurants en faveur du développement du gaz pour les bus de ville ne date pas d'hier : dès le début des années 90. Autre point et non des moindres : la Suède se donne les moyens de ses ambitions, à coup de lourds investissements en termes de création d'usines de méthanisation mais également via la mise en place de réseaux de tuyauteries et de tunnels qui permettent d'alimenter les usines en déchets, eaux usées et autres graisses.

La France s'est certes pour autant engagée dans un plan de remplacement du diesel par du biogaz en guise de carburant mais il y encore fort à faire. Si à Lille notamment, 100% des bus roulent au gaz naturel, seulement une partie utilise du biogaz. Une nette marge de progression peut encore être réalisée dans l'Hexagone car la loi de Transition Energétique fixe à 10% la part du biogaz dans la consommation totale en gaz naturel d'ici 2030. L'ADEME estimant par ailleurs que le pays peut encore faire mieux : le biogaz pourrait alimenter 55 000 bus de villes et camions de transport contre les 580 actuellement. Pour cela plusieurs axes de travail se dégagent : varier les sources de méthanisation en s'inspirant de l'exemple suédois, prévoir une injection directe du biogaz depuis l'usine jusqu'aux bus et mettre sur pied un nombre plus important de sites de méthanisation.   

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