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Google a récemment fait une annonce audacieuse en s’engageant à acheter de l’électricité issue d’une centrale de fusion nucléaire en cours de développement. Cette technologie, souvent qualifiée de sainte trinité de l’énergie propre, attire depuis longtemps l’attention des chercheurs. Bien que des avancées significatives aient été réalisées, la fusion nucléaire doit encore prouver sa viabilité technique et commerciale. Ce projet ambitieux reflète la confiance de Google dans la possibilité d’utiliser la fusion nucléaire pour alimenter ses centres de données, malgré l’augmentation continue de ses émissions de gaz à effet de serre.
Les défis de la fusion nucléaire
La fusion nucléaire, qui tente de reproduire le processus par lequel les étoiles, comme notre soleil, génèrent lumière et chaleur, repose sur la fusion de noyaux d’hydrogène pour former de l’hélium, libérant ainsi une quantité d’énergie immense. Pour y parvenir sur Terre, il faut atteindre des températures extrêmes de plus de 100 millions de degrés Celsius. Ce défi technique est l’un des plus complexes que les scientifiques aient à relever. Jusqu’à présent, seuls les chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory ont réussi à obtenir un gain énergétique net à partir d’une réaction de fusion, et ce, récemment en 2022. Contrairement aux centrales nucléaires actuelles qui utilisent la fission, un processus libérant de l’énergie en scindant des atomes, la fusion ne produit pas de déchets radioactifs, ce qui en fait une source d’énergie potentiellement inépuisable et sans pollution carbone.
Le partenariat Google et Commonwealth Fusion Systems
Google a signé un accord pour l’achat de 200 mégawatts d’énergie sans carbone future avec Commonwealth Fusion Systems (CFS), une entreprise privée construisant la centrale de fusion en question. Bien que de tels accords soient courants dans le secteur de l’énergie, le calendrier pour la fusion nucléaire reste incertain. Selon CFS, la technologie progresse suffisamment pour espérer connecter sa première centrale de fusion au réseau électrique de Virginie d’ici le début des années 2030. Virginie est stratégique pour Google, car elle abrite le « data center alley », une zone où de nombreuses sociétés technologiques ont établi leurs infrastructures pour développer de nouvelles technologies d’intelligence artificielle. Toutefois, certains experts en énergie estiment que la commercialisation de la fusion pourrait prendre plusieurs décennies de plus.
Les investissements croissants dans la fusion
Google n’est pas la seule entreprise à s’intéresser à la fusion nucléaire. Microsoft a également signé un accord en 2023 pour acheter de l’électricité d’un générateur de fusion développé par Helion Energy, attendu pour 2028. Environ 8 milliards d’euros, principalement issus d’investisseurs privés, ont été investis dans les start-ups de fusion ces dernières années. Google a initialement investi dans CFS pour soutenir la recherche et le développement en 2021 et a récemment renforcé cet investissement sans divulguer de chiffres précis. En parallèle, Google est également investisseur dans TAE Technologies depuis 2015, bien que l’accord récent avec CFS marque le premier achat d’énergie de fusion par Google.
Les objectifs environnementaux de Google
En 2021, Google s’était engagé à réduire de moitié ses émissions de carbone d’ici la fin de la décennie par rapport à son niveau de 2019. Cependant, le dernier rapport de durabilité de l’entreprise révèle une augmentation de plus de 50 % de ses émissions depuis 2019, en raison de son expansion dans l’intelligence artificielle. L’accord de 200 mégawatts avec CFS ne représente qu’une petite fraction des achats d’énergie sans carbone de Google, qui a signé plus de 170 accords depuis 2010 pour acquérir 22 000 mégawatts d’énergie propre, principalement issus de projets éoliens et solaires, considérés comme des solutions plus réalisables à court terme.
Face à ces défis et opportunités, Google semble prêt à investir dans des technologies émergentes comme la fusion nucléaire pour atteindre ses objectifs environnementaux ambitieux. Cependant, la question reste posée : l’industrie de la fusion nucléaire pourra-t-elle réellement transformer le paysage énergétique mondial d’ici les prochaines décennies ?
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Wow, Google et la fusion nucléaire, c’est un grand pas pour l’avenir ! 🌍
La fusion nucléaire, n’est-ce pas un peu trop ambitieux pour Google ?
J’espère qu’ils savent ce qu’ils font avec ces températures extrêmes… 😅
Pourquoi ne pas se concentrer sur le solaire et l’éolien, qui sont déjà éprouvés ?
Ça fait plaisir de voir des géants comme Google investir dans l’énergie propre. Merci !
Est-ce que cela signifie que Google construira une étoile sur Terre ? 😂