Paris : la consommation et la détention de protoxyde d’azote interdite aux mineurs

Dans le cadre d’une lutte accrue contre les usages détournés du protoxyde d’azote, un arrêté préfectoral daté du 23 décembre impose de nouvelles limitations à Paris. Du 24 décembre dernier au 24 mars 2025 inclus, la consommation de ce gaz hilarant par les mineurs est strictement interdite dans de nombreux quartiers, rues et places de la capitale. Ces zones concernées sont précisées dans l’arrêté. En complément, les mineurs n’ont pas le droit de détenir des cartouches en aluminium, des bonbonnes ou tout autre récipient sous pression contenant ce gaz.

Ces mesures vont plus loin durant certaines périodes spécifiques. Ainsi, tous les vendredis soir à partir de 22 heures jusqu’au lundi à 5 heures, ainsi que du 31 décembre à 22 heures au 2 janvier à 5 heures, la détention de ces contenants est interdite à tous les usagers sur l’avenue des Champs-Élysées. Une dérogation est accordée uniquement aux professionnels disposant d’un justificatif.

Une consommation populaire mais risquée

D’après l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le protoxyde d’azote est l’une des substances psychoactives les plus consommées par les jeunes en France, juste derrière le cannabis et les poppers. Initialement conçu pour des usages médicaux en raison de ses propriétés anesthésiques et analgésiques, il est également utilisé dans l’industrie alimentaire, notamment pour les siphons à chantilly et les sprays d’air sec. Bien qu’il soit disponible en vente libre dans les magasins et en ligne, son inhalation à des fins récréatives présente des risques significatifs.

Le mécanisme d’action de ce gaz reste encore mal compris. Toutefois, les effets secondaires signalés incluent nausées, troubles de l’équilibre, migraines, et dans certains cas, des gelures au niveau de la bouche. Les inhalations intenses peuvent même entraîner des pertes de connaissance soudaines et des arrêts respiratoires, ce qui suscite de vives inquiétudes chez les autorités.

Un encadrement renforcé mais un statut juridique particulier

Malgré ses dangers, le protoxyde d’azote n’est pas classé parmi les stupéfiants en France, principalement en raison de son usage industriel et médical. Il est généralement inhalé via des ballons de fête gonflés à l’aide de cartouches prévues pour la crème fouettée, une pratique courante chez les jeunes.

En instaurant ces nouvelles règles, la préfecture de police de Paris espère réduire l’accès à cette substance, notamment en période de fêtes où les comportements à risque augmentent. L’encadrement strict de la détention et de l’usage du protoxyde d’azote constitue une étape supplémentaire dans la prévention des risques liés à cette pratique.

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A propos de l'auteur Hugo Malfrey

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