Etats Unis : la réélection de Donald Trump pourrait raviver le gaz de schiste

Déjouant les sondages, Donald Trump a été élu mardi dernier nouveau président des Etats Unis. Son retour à la Maison Blanche, à partir de janvier prochain, pourrait favoriser le gaz de schiste, dont la production est fortement décriée par les défenseurs de l’environnement. Lors de la campagne électorale, le candidat républicain a promis aux Américains qu’ils allaient « forer comme des malades ! », s’il revenait au pouvoir.

Alors que tous les sondages le donnaient perdant d’une courte tête, Donald Trump s’est largement imposé lors de la présidentielle américaine le mardi 5 novembre. Il a gagné 295 grands électeurs (alors qu’il en faut au moins 270), contre 226 pour Kamala Harris. Le candidat républicain devient ainsi le 47e président des Etats Unis, après en avoir été le 45e entre 2016 et 2020.

Donald Trump veut « mettre fin à la grande arnaque verte » 

Son retour à la Maison Blanche, à partir de janvier prochain, s’accompagnera indubitablement de grands changements dans la politique américaine. Notamment au niveau des énergies. Connu pour être un grand climatosceptique, le dirigeant américain avait déjà promis qu’en cas de réélection, il mettrait « rapidement fin à la grande arnaque verte », en référence à la politique de financement de la transition énergétique engagée par l’administration Biden.

On s’attend donc à ce que Donald Trump soutienne fortement le développement des énergies fossiles, dont le pétrole et le gaz de schiste. Mi-septembre, lors d’un meeting en Pennsylvanie, le futur locataire de la Maison Blanche a justement attaqué son adversaire sur la fracturation hydraulique. Il a prévenu ses partisans que Kamala Harris ferait disparaître cette pratique dans l’Etat si elle remportait l’élection.

La fracturation hydraulique et le gaz de schiste

La Pennsylvanie est le principal producteur de gaz de schiste des Etats Unis, avec notamment le bassin de Marcellus. En 2022, 48% des habitants de cet État se disaient favorables à la fracturation hydraulique, selon un sondage du Muhlenberg College Institute of Public Opinion. Mieux, 86% des personnes interrogées affirmaient que l’industrie du gaz de schiste était positive pour l’économie américaine.

Pour rappel, la fracturation hydraulique est une technique utilisée par l’industrie pétro-gazière pour l’extraction du gaz de schiste. Elle consiste à fracturer des formations géologiques sédimentaires compactes et imprégnées d’hydrocarbures en y injectant un fluide sous haute pression. Cette manœuvre permet de maintenir les failles ouvertes pour en extraire les gaz et huiles de schiste.

La production de gaz de schiste américaine en hausse constante ces dernières années

Bien qu’employée depuis près de 70 ans, la fracturation hydraulique n’a véritablement pris son essor qu’à partir des années 2000 avec le développement de nouvelles technologies et techniques de forage. En 2015, près de 300 000 puits de gaz naturel ont été exploités, contre environ 26 000 au début des années 2000. On estime que moins de 7% de la production de gaz américaine a été extraite de la sorte.

La production de gaz de schiste américaine a atteint près de 28 000 milliards de mètres cube en 2021, contre 1 293 milliards en 2007. Cela représente une hausse de plus de 2 000 % sur la période. Cette croissance s’est ensuite stabilisée après 2018, autour de 2 à 8 %. Cette année, la production s’achemine vers une baisse. Selon des chiffres publiés récemment par l’Energy Information Administration, la production de gaz de schiste des États-Unis a légèrement diminué au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023.

« Fore, bébé, fore », lance Donald Trump

L’élection de Trump devrait permettre au gaz de schiste de reprendre des couleurs. Le nouveau président a envoyé un message très clair à ce sujet en lançant à ses partisans : « on va forer comme des malades! ». Dans un autre style, il a crié : « drill, baby, drill » (« fore, bébé, fore »). Evidemment, les plans du milliardaire américain sur le gaz de schiste ne plaisent pas aux défenseurs de l’environnement. Ces derniers pointent les conséquences désastreuses de la fracturation hydraulique, dont la pollution des eaux et des sols, l’émission de gaz à effet de serre et les séismes locaux.

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A propos de l'auteur Damien Dufresnes

Rédacteur en chef. Après une classe préparatoire de Lettres Supérieures et des études de journalisme à Paris, Damien Dufresnes se spécialise dans l'énergie et intègre un journal collaboratif en ligne centré sur le secteur. Après plusieurs années de piges pour différents...

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