Le prix du gaz va-t-il continuer de baisser en 2016 ?

Après une période de 8 années qui ont vu le prix du gaz s’envoler, une tendance baissière est observée depuis 2014. Les particuliers et les entreprises vont-ils continuer de voir leur note baisser ? A priori oui pour l’année 2016 et même pour les suivantes.

Avec une hausse des plus fulgurantes des prix du gaz entre 2005 et 2013 à raison de +80%, les ménages comme les entreprises ont vu leur facture flambé. Mais depuis 2014, force est de constater que les prix descendent régulièrement. La chute vertigineuse du cours du baril de pétrole en est ainsi la principale explication, mais pas l’unique. Car avec un baril qui dépassait allègrement les 100 dollars voire les 130 certaines années, le cours du gaz sur lequel il est indexé suivait donc en conséquence. L’année 2015 été celle du record historique avec un baril à moins de 30 dollars, parfois même 28 dollars. Engie, le fournisseur historique de l’Etat, a ainsi réajusté ses tarifs de vente. Et pour 2016, cette tendance baissière est même toujours à l’œuvre puisque la Commission de Régulation de l’Energie vient d’annoncer une baisse du prix du gaz pour le 4ième mois consécutif : -1,2% pour le gaz cuisson, -2,3% pour un usage mixte cuisson/eau chaude et même -3,8% pour le chauffage. Une bonne nouvelle pour les particuliers comme pour les professionnels qui correspond par ailleurs avec la volonté de l’Etat de se passer progressivement du pétrole; la baisse des prix sur le gaz ne devrait qu’encourager le processus acté lors de la Cop21.

En analysant les années 2015 et le début 2016, cette baisse est même assez marquée : -10% sur l’année 2015 et même -18,6% en moyenne entre le 1er Janvier 2015 et le 1er Avril 2016.

Quid des prochaines années ?

Si 2016 semble déjà être une bonne année en termes de baisse de tarif, c’est également en raison d’autres facteurs. Les Etats-Unis qui disposent de réserves colossales de gaz de schiste ont commencé il y a peu à l’exporter vers l’Europe; à ce titre une guerre des prix avec nos fournisseurs habituels que sont la Russie ou le Qatar devrait être au bénéfice du consommateur final. Dans la même veine, des gisements de gaz conventionnels cette fois sont mis à jour quotidiennement, et une surabondance de l’offre ferait également mécaniquement baisser les prix. Aussi, de nouveaux fournisseurs pour le Vieux Continuent sont en train de préparer leurs expéditions de GNL via d’imposants gazoducs comme celui qui reliera l’Azerbaïdjan aux côtes européennes. Là encore le consommateur devrait en bénéficier puisque la France pourra faire jouer la concurrence et demander un tarif préférentiel.

Pour autant, pour que cette baisse soit durable, il est nécessaire que l’Etat participe à cette tendance. Le principal pour ne pas dire unique levier qu’il est possible d’actionner est celui des taxes, notamment la TICGN (Taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel). Elle a subi une nette augmentation en janvier 2016 qui a contrebalancé quelque peu la baisse mécanique du marché. Reste à l’Etat français donc à baisser sinon à maintenir le niveau actuel des taxes payées par le consommateur pour que le gaz naturel continue de devenir une énergie de plus en plus bon marché.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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