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Gazprom a repris ses livraisons de gaz vers l'Ukraine

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Le géant russe Gazprom a annoncé la reprise pour l'hiver 2015-2016 de ses livraisons de gaz à l'Ukraine, suspendues depuis le 1er juillet, dans la foulée du protocole d'accord conclu il y a quelques semaines entre Kiev et Moscou sous l'égide de l'Union européenne.

Le géant russe Gazprom a annoncé la reprise de ses livraisons de gaz à l'Ukraine pour l'hiver à venir, dans la foulée du protocole entre Kiev et Moscou sous l'égide de l'Union européenne. Ces livraisons avaient été suspendues le 1er juillet dernier. Moscou et Kiev étaient engagées dans un bras de fer sur le prix du gaz depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux en Ukraine début 2014.

Le maximum de livraison

Gazprom a indiqué avoir reçu de l'Ukraine "un acompte de 234 millions de dollars pour le mois d'octobre. A partir de 10 heures ce matin, les livraisons ont repris", a déclaré le PDG de Gazprom, Alexeï Miller. Dans un communiqué, le géant russe du gaz indique que Kiev a demandé le volume maximum pouvant lui être livré quotidiennement, soit l’équivalent de 114 millions de mètres cubes de gaz. La compagnie ukrainienne Naftogaz avait déjà confirmé être prête à acheter en octobre 2 milliards de mètres cubes de gaz russe.

Les analystes de la banque VTB Capital estiment que l'Ukraine, dont les réserves de gaz s'élèvent à 15,8 milliards de mètres cubes, pourra accumuler 17 milliards d'ici au 21 octobre, soit le "minimum absolu" nécessaire pour assurer le transit vers l'Union européenne, mais à peine assez pour la saison hivernale. A la fin du mois d’août, les stocks de l’Ukraine avoisinaient 13 milliards de mètres cubes, alors que le pays en a besoin de 19 milliards pour assurer sa propre consommation et la fluidité des acheminements vers l’Europe. En Ukraine, la moitié du gaz consommé provient de Russie.

Accord à Bruxelles

La Russie et l'Ukraine étaient parvenues en septembre à un accord à Bruxelles sur les livraisons de gaz russe, dont la suspension depuis le 1er juillet menaçait l'approvisionnement de l'UE. L'Union européenne s'était alors engagée à faciliter le financement des achats ukrainiens, en particulier auprès d'institutions financières internationales comme la Banque mondiale ou le FMI, promettant de débloquer au moins 500 millions de dollars d'ici la fin de l'année. De son côté, la Russie avait baissé dans un geste de bonne volonté le prix du gaz vendu à l'Ukraine, équivalent selon les agences russes à une remise de 24,6 dollars pour 1.000 m3 par rapport au contrat en vigueur, et donc à un prix de 227,36 dollars par 1.000 m3.

Les contacts s'étaient accélérés à l'approche de la saison froide, synonyme d'augmentation de la consommation en Ukraine mais aussi en Europe, dont environ 15% des besoins en gaz transitent par le territoire ukrainien, d'où les risques de perturbations des approvisionnements.

La soudaine volonté de négocier manifestée par Gazprom s’explique auxxi peut-être par la situation économique du géant gazier. Sa production est à son niveau le plus faible depuis la chute du Mur. Son projet de gazoduc pour contourner l’Ukraine par la Turquie, appelé South Stream, fait l’objet de désaccords avec Ankara. Or, l’Europe consomme chaque année 130 milliards de mètres cubes de gaz russe.

Détenu à 51 % par l’Etat, Gazprom souffre également de la dégringolade des prix de l’énergie, certes en partie compensée par la faiblesse du rouble par rapport au dollar mais les projets initiés en 2014 par Moscou, qui visaient à vendre davantage de gaz à Pékin pour moins dépendre des Européens, ont été également sérieusement affectés par le ralentissement de l’économie chinoise.

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