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Un financement chinois pour le projet Yamal

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Basé au nord de l'Arctique, le site qui produira du gaz naturel liquéfié doit démarrer la production en 2017.  

Situé à 2500 kilomètres de Moscou, ce projet gigantesque a pour objectif de produire 16,5 millions de tonnes par an, soit la consommation annuelle de la Pologne, de l'Autriche, de l'Estonie et de la Suède, dont la mise en route est prévue pour 2017. Plus de 10.000 ouvriers et ingénieurs s'emploient déjà quotidiennement sur le site qui a reçu deux millions de tonnes de matériel, d'origine russe pour la plupart. Mais au final, deux tiers des technologies de ce complexe devraient être d'origine occidentale. Les experts du groupe français Total suivent de près, notamment, la construction des modules.

Un projet tri-national

Ce projet nécessiterait 27 milliards de dollars d'investissement. Près de 60% appartiennent au groupe russe Novatek, 20% à Total et autant à la CNPC Chinoise. Jusque-là, le projet avait été financé par des avances des trois partenaires à hauteur de 9 milliards de dollars. Pour garantir la suite des investissements, ils sont à la recherche de 20 milliards de dollars. Souhaitant en récupérer deux, l'Etat russe a déjà annoncé apporter un prêt de trois milliards de dollars en deux fois. Il manque donc à l'heure actuelle quasiment 15 milliards de dollars qui ne sont pas faciles à trouver.

Par défaut, une aide financière en provenance de la Chine

Grâce au lobbying de Total, Yamal est resté en dehors du champ des sanctions occidentales limitant les transferts de technologie. Mais le financement est un vrai problème même si Evgueni Kot, le Directeur Général de Yamal LNG, affirme "que les sanctions ne nous gênent pas."

Les Etats-Unis ont ciblé Novatek dirigé par un proche du Kremlin, en guise de sanction dans la crise ukrainienne. Ainsi, le groupe ne peut pas recevoir de prêts de la part des Etats-Unis et aucune transaction ne peut se faire en dollars. Les banques européennes ne sont pas concernées par ce blocage mais les tensions entre Bruxelles et Moscou ont gelé toute possibilité. Du coup, les partenaires, par l'entremise de la CNCP chinoise, se tournent vers Pékin où des négociations tendues sont en cours. Il est aujourd'hui possible que "le contrat de financement soit signé d'ici à juillet" selon un porte-parole de la compagnie Novatek. Le soutien financier proviendrait des banques chinoises China Exim et China Development.

Cette solution de financement n'a cependant pas la préférence du groupe Total. "Ce n'est pas une tâche facile, soyons clairs. Nous préfèrerions réaliser cela en dollars car nous sommes confrontés à des risques de devises" explique Patrick Pouyanné, Directeur Général de Total. Le Directeur Général de Novatek, Leonid Mikheslon a également indiqué que son groupe était en discussion en vue de céder une participation de 9% afin de lever des fonds supplémentaires.

Un projet forcément rentable

La Russie deviendra grâce à ce nouveau complexe la première région en termes d'extraction de gaz et de pétrole avec une production de 500.000 barils par jour. Le sous-sol de Yamal recèle 90% des ressources de gaz russe soit onze milliards de mètres cubes. Près de 90% de la production de ce futur site est prévendue sur vingt ans. 85% de la production sera livré à la région d'Asie Pacifique dont trois millions de tonnes seront achetées par la Chine. Les 15% restant seront livrés à l'Espagne. Le gaz sera liquéfié pour être transporté en dix à douze jours à bord de pétroliers ce qui nécessite parallèlement à la construction du complexe, celle d'un port maritime à Sabetta.

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