Les pays baltes s'affranchissent du gaz russe

Après la Pologne, c'est au tour de la Lettonie et de la Lituanie d'avancer doucement mais sûrement vers une indépendance vis-à-vis du gaz russe. Le tout sur fond d'un accord financier conclu avec Bruxelles.      

Se départir de l'indépendance vis-à-vis du gaz russe, telle est l'ambition affichée de nombreux pays européens. Si la France comme d'autres pays d'Europe de l'Ouest y travaille depuis quelques temps déjà, le phénomène s'étend à présent à l'Europe centrale et orientale. Pour preuve, la récente déclaration du gouvernement polonais qui a indiqué que le pays était à présent totalement indépendant sur la question.

En Lituanie aussi, on cherche de nouvelles sources d'approvisionnement. C'est tout le sens de l'accord conclu avec le groupe norvégien Statoil qui livrera son gaz naturel dans le terminal flottant inauguré à Klaipeda en début d'année 2015. 540 millions de mètres cube de gaz naturel seront ainsi livrés à ce petit état de 3 millions d'habitants.

En Lettonie également, le phénomène semble s'amorcer. Le pays vient de conclure un accord bilatéral avec la Norvège également pour acheter et importer son gaz naturel.

L'UE en soutien financier

Ces derniers accords passés entrent dans un plan plus large de soutien de l'Union Européenne aux pays baltes, dans leur volonté de briser leur isolement énergétique. Courant octobre, un accord a en effet été signé à Bruxelles pour la mise sur pied d'un gazoduc reliant la Pologne à la Lituanie, financé en partie par l'Union Européenne. Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission Européenne, parlant même d'un "moment historique". L'infrastructure permettra de faire transiter près de 2,5 milliards de mètres cube de gaz entre les deux pays et 1 milliard entre la Lituanie et la Pologne. Un gazoduc qui devrait entrer en service pour 2020.

La création du gazoduc est à replacer par ailleurs dans un plan plus large de l'Union Européenne : celui de la mise en place d'un marché de l'énergie européen composé d'infrastructures performantes et modernes, "d'interconnexions adéquates et de réseaux fiables". Des connexions entre la Pologne, la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie sont ainsi prévues afin notamment de se dégager de l'emprise de Moscou.