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Bientôt un accord entre la Russie et l'Ukraine concernant la livraison de gaz ?

Russie Ukraine accord gaz
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La Russie a officialisé vendredi des concessions envers Kiev pour reprendre au plus vite ses livraisons de gaz à l'Ukraine, à quelques heures de négociations sous médiation de l'Union européenne que les différentes parties espèrent voir déboucher sur un accord.

Avec l'approche de la saison froide, la consommation de l'Ukraine va augmenter, comme celle des pays européens qui craignent une perturbation de leurs approvisionnements via le territoire ukrainien car Kiev dispose actuellement de réserves insuffisantes pour assurer un transit fluide. Moscou, Kiev et Bruxelles espèrent un accord dès vendredi soir en vue d'une reprise dès le 1er octobre des livraisons de gaz, suspendues depuis le 1er juillet. Avant le début de ces négociations, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a signé un décret selon lequel le prix du gaz vendu à l'Ukraine "est fixé au niveau des prix du gaz destiné aux pays de l'Union européenne voisins de l'Ukraine". Il sera valide du 1er octobre au 31 décembre de cette année, a annoncé le gouvernement russe sur son site Internet, sans plus de précision sur le prix.

Une reprise possible avant le 1er octobre

Les livraisons débuteront dès que l'argent aura été versé, c'est possible avant même le 1er octobre. Le prix du gaz russe vendu à l'Ukraine tel que déterminé par la formule prévue par le contrat en vigueur est fixé à 252 dollars pour 1000 m3 au quatrième trimestre. Pour qu'il soit réduit, ce que demande Kiev, le gouvernement doit décider d'une baisse des droits de douane par décret. Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a déjà précisé jeudi que cette réduction serait de l'ordre de 20 dollars pour 1000 m3.

De son côté, le géant gazier russe Gazprom a notifié l'opérateur ukrainien Naftogaz qu'il ne comptait pas appliquer à partir du 1er octobre au 31 mars la clause contestée "take or pay" du contrat qui fixe un volume minimum d'achats de gaz russe par l'Ukraine, a indiqué Gazprom dans un communiqué.

Lors d'une rencontre début septembre, Bruxelles s'était de son côté engagé, selon Moscou, à prêter 500 millions de dollars à Kiev, en grandes difficulté financière, afin de l'aider à remplir ses réserves et assurer la fluidité du transit vers l'Europe, actuellement à un niveau dangereusement bas.

Bras de fer

La Russie et l'Ukraine sont engagées dans un bras de fer sur le prix du gaz depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev début 2014. Après une première interruption des livraisons de plusieurs mois l'an passé, puis un accord provisoire pour assurer du gaz à l'Ukraine pendant l'hiver, les livraisons sont à nouveau suspendues depuis juillet. Avec l'approche de la saison froide, la consommation de l'Ukraine va augmenter, comme celle des pays européens, lesquels craignent une perturbation de leurs approvisionnements via le territoire ukrainien. Kiev dispose actuellement de réserves insuffisantes pour assurer un transit fluide.

Si Kiev comme l'UE continuent de dépendre de la Russie pour leur consommation, la Russie cherche à défendre ses positions sur le marché européen, où elle tire l'essentiel de ses bénéfices, au moment où l'UE veut réduire sa dépendance au gaz russe. Accusé d'abus de position dominante par Bruxelles, Gazprom vient ainsi de faire un geste conciliant en soumettant à la Commission européenne un projet de propositions en vue d'un accord à l'amiable.

Le géant gazier, dont la production devrait atteindre cette année son plus bas niveau depuis la chute de l'URSS, voit aussi son projet de gazoduc vers la Turquie, censé permettre de remplacer tout transit par l'Ukraine, freiné par des désaccords avec Ankara.

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