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Transport : le BioGNV en passe de supplanter le diesel ?

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En pleine contestation citoyenne contre la hausse du prix du carburant, diesel en tête, les professionnels de la filière du GNV et du BioGNV en particulier, s'attendent à voir une percée sans équivalent des véhicules roulant au gaz.

Si le prix du diesel est de nature à orienter les propriétaires de véhicules et les gestionnaires de flottes de camions à opter pour des motorisations hybrides ou fonctionnant au gaz naturel, le nouveau contexte législatif européen l'est d'autant plus. Car le 14 novembre 2018, une majorité de députés européens ont voté en faveur d'un projet de loi qui vise à réduire significativement les émissions moyennes de dioxyde de carbone de l'ordre de 20% d'ici 2025 puis de 35% d'ici 2030 émises par les camions, les autocars et les autobus.

Aussi, les eurodéputés pourraient dans la foulée voter une autre loi qui entraînerait sous peine d'amende que la part dans les ventes des véhicules à émission nulle et à très faible émission passe de 5% en 2025 à 20% en 2030. Qui plus est, l'amendement européen prévoyant de pousser à 75% la part de la propulsion électrique dans les ventes d'autobus urbain a été rejetée. 

Selon ce nouveau contexte réglementaire européen, l'avenir du gaz naturel carburant et à plus forte raison celui du BioGNV semble s'éclaircir.

Car les avantages du GNV écrasent le diesel : la combustion du méthane émet jusqu'à 95% de particules fines en moins et jusqu'à 85% d'oxydes d'azote en moins. Et pour ce qui est des émissions de CO2 en particulier et de GES en général, le GNV fait tout de même mieux que le diesel avec en moyenne 20% de rejet en moins. Et si l'on se penche sur le BioGNV cette fois, la donne est encore plus forte. Pour Habib Sehil, le directeur commercial de GNVERT : "Le bilan environnemental s'améliore encore lorsque le méthane qui compose le GNV est d'origine non pas fossile mais renouvelable ; lorsque le gaz est tiré non pas du sol mais de la fermentation des boues de station d'épuration ou bien de déchets industriels et agricolesNon seulement le prix à la pompe est avantageux, car environ 20 % moins cher que le gazole, mais le camion au gaz coûte beaucoup moins cher que le camion électrique. Notons par ailleurs que GNV est une technologie mature, parfaitement fiabilisée."

Mais si les professionnels de la filière sont optimistes quant à l'avenir du transport par GNV et BioGNV, ils déplorent cependant un cruel manque de soutien public, du point de vue des aides financières mais également au niveau des infrastructures de ravitaillement. Car comment inciter les transporteurs routiers à faire migrer leur flotte vers des modèles GNV si les points de ravitaillement manquent à l'appel en France?

En 2005, un protocole d'accord prévoyait d'installer 300 pompes GNV à l'horizon 2010, un objectif qui n'a jamais été atteint. Mais la cadence de mise en place semble s'être remise à niveau puisque une quinzaine de nouvelles pompes GNV seront installées chaque année. En mars 2016, la France visait 250 stations d'avitaillement sur le tout territoire à l'horizon 2030.

Reste à voir si cet objectif sera bel et bien atteint car les professionnels du transport routier sont de plus en plus enclins à opter pour le GNV en remplacement du diesel.

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