La Commission européenne appelée à créer le marché de l'hydrogène bleu

Si l'hydrogène renouvelable - ou vert - n'est pas encore produit à une échelle industrielle, l'hydrogène bleu pourrait bien faire la transition. C'est une proposition faite par un spécialiste de la question à la Commission européenne.

Hydrogène gris, hydrogène bleu et hydrogène vert, l'hydrogène se décline selon ces trois couleurs en fonction de la manière dont il est produit. Le "gris" est le plus connu, puisqu'il s'agit de la forme classique produite par vapeformage à partir d'énergie  fossile, gaz et surtout charbon en tête. L'hydrogène vert est quant à lui produit à partir d'énergie renouvelable, pour un bilan carbone très proche de la perfection.

Mais un problème demeure avec cette forme d'hydrogène : le coût de production qui rebute encore bien des acteurs de la filière qui préfère encore utiliser l'ancienne méthode, bien maîtrisée, économiquement avantageuse mais responsable d'émissions massives de CO2.

Avant que l'hydrogène renouvelable, le "vert" donc, soit économiquement viable, il faudrait attendre selon les spécialistes au moins une décennie, voire plus même. Aussi, afin de faire la transition, la production massive d'hydrogène bleu est envisagée.

Selon Noé van Hulst, spécialiste de l’hydrogène au ministère néerlandais des affaires économiques et de la politique climatique, l'enjeu serait de créer un marché européen de l'hydrogène en ayant pour objectif la mise sur pied d'un système communautaire de production d'hydrogène vert qui passerait avant cela par une production d'hydrogène bleu à savoir de l'hydrogène gris verdi en utilisant une technologie de stockage et de captage du carbone émis lors de la production et enterrer les émissions sous terre.

Il a ainsi clairement appelé la Commission européenne à se lancer sur ce créneau de façon plus ambitieuse qu'elle ne le fait actuellement. Car pour l'heure, l'organe décisionnaire de l'UE botte quelque peu en touche sur le sujet, préférant miser sur les économies d'énergies et les ENR.

Mais pour Noé van Hulst, la technique est au point et elle offre comme grand avantage de faire évoluer le marché progressivement. Pour lui « Ce n’est pas la panacée mais c’est un lien manquant dans la transition énergétique»