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Les Etats-Unis font monter en régime les exportations de gaz naturel

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Après la révolution du gaz de schiste qui les a positionné sur la première place du podium mondial des producteurs de gaz naturel, les Etats-Unis passent à présent à l'offensive commerciale. Et cherchent des débouchés internationaux pour leur précieuse vache à lait.

Alors que pour les traders de gaz naturel la "période 2018-2029 est depuis longtemps considérée comme une période décisive pour le marché mondial de gaz naturel", les Etats-Unis entendent bien tirer profit d'une forte demande internationale. Niveau stock, aucun problème depuis que le controversé gaz de schiste est passé par là. Car en quelques années seulement, le pays est devenu le producteur n°1 de gaz naturel au monde. Avec une ressource abondante comme elle l'est, les Etats-Unis veulent plus que jamais écouler leurs stocks à l'étranger. Sur les 2 milliards de mètres cubes produit quotidiennement en 2017, une grande partie est expédiée sur deux marchés phares : le Canada et le Mexique. Deux pays voisins ravitaillés facilement grâce à un réseau de gazoducs.

En 2016, Cheniere Energy a initié les premières exportations de GNL par méthanier depuis Sabine Pass en Louisiane. Des exportations qui ont ainsi littéralement explosé, multipliée par quatre en une année seulement. Résultat : les USA devenaient en 2017 un exportateur net de gaz naturel, une première depuis 60 ans.

Mais le pays voit plus loin encore et alimente des marchés aussi juteux que la Chine, la Corée du Sud et l'Europe. 50% des exportations est destinée à trois pays : le Mexique, la Chine et la Corée du Sud et l'Europe en absorbait déjà 30%.

Et les choses sont en train de prendre une autre tournure avec la récente mise en service d'un nouveau terminal de liquéfaction et d'exportation du GNL dans le Maryland, sur la côte est du pays, soit idéalement positionné pour travers l'Atlantique. Et ce n'est pas fini puisque quatre autres projets similaires sont en train de sortir de terre et devraient être opérationnels pour la fin 2019.

Ces efforts d'investissements seront rapidement payants puisque d'après les projections de l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), le pays deviendra le 3ième exportateur mondial de GNL en 2020, juste derrière l'Australie et le puissant Qatar. La demande internationale ne devrait d'ailleurs pas faiblir, au contraire même puisque l'EIA estime qu'elle augmentera à un rythme moyen de +1,6% par an d'ici à 2040. Une croissance qui sera essentiellement tirée par l'Asie pour 80% avec deux pays très demandeurs : la Chine et l'Inde.

D'ailleurs, l'administration américaine est justement en train de négocier un deal commercial sur le long terme avec la Chine afin d'en faire son principal client. Donald Trump soutient le secteur, défendant "la domination américaine en matière d'énergie". Il se mue même en VRP lors de chacun de ses déplacements internationaux. Et pour certains analystes de la situation politique internationale comme pour des responsables politiques européens, le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien décidé par Trump aurait notamment pout but d'empêcher l'Iran d'exploiter ses colossales réserves de gaz naturel. Une façon comme une autre de museler la concurrence. Idem pour les récents coups de boutoir à l'encontre du gazoduc Nord Stream 2 conçu pour relier la Russie à l'Allemagne. Une façon également de déblayer le terrain pour le GNL américain.

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