Pour l'UE, le gaz naturel est un vecteur de la transition énergétique jusqu'à 2050

Au cours de la 4e conférence UE-Norvège sur l'énergie, Miguel Arias Cañete - commissaire européen à l'énergie - a fait savoir que le gaz naturel était un vecteur clé dans la transition énergétique. Tout annonçant sa fin à l'horizon 2050.

Le gaz naturel d'origine fossile ou renouvelable est-il en voie de tirer sa révérence? A en croire les projections présentées par Miguel Arias Cañete oui. Le commissaire européen à l'énergie s'est exprimé sur le sujet lors de la 4e conférence UE-Norvège sur l'énergie. Pour le commissaire, le gaz naturel jouera bel et bien un "rôle significatif dans la transition énergétique" et participera activement à atteindre l'objectif d'une Europe à zéro émission d'ici 2050. Pour autant, passé ce cap, il deviendra un "complément" aux énergies renouvelables, il servira à "la transition pour décarboniser l'économie" mais ne s'imposera pas comme l'énergie numéro 1. Une prise de position qui a sitôt fait bondir les professionnels du gaz réunis pour l'occasion. Le gaz « offre une flexibilité qui peut être complémentaire aux sources renouvelables plus aléatoires comme l’éolien et le solaire » a-t-il encore rappelé.

Une vision qui va à l'exact opposé du discours que tient l'industrie depuis plusieurs années, prônant le gaz renouvelable ou décarboné (biogaz, hydrogène renouvelable, méthane de synthèse) comme une énergie idéale pour remplacer le pétrole et le charbon et pour prendre le dessus sur les énergies renouvelables qui ne sont pas encore assez performantes et rentables pour répondre à la demande européenne et mondiale en énergie. Nareg Terzian, membre de l'association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (IOGP) arguait lors de l'événement qu'il était "temps de voir le gaz naturel comme bien plus qu’un outil de transition mais comme une ressource permettant le développement à grande échelle des énergies renouvelables bien après 2030".

Le gaz naturel en attendant mieux?

La position de Miguel Arias Cañete n'est pas nouvelle en soi. Car en novembre 2018, il relayait le contenu d'un document de réflexion sur les leviers à activer pour mettre en place une économie zéro émission d'ici 2050. Un document dans lequel l'éolien, le solaire et le nucléaire sont présentées comme des solutions énergétiques prioritaires pour relever le défi climatique actuel et futur. Pour la commission, l'éolien, le solaire et le nucléaire constitueront même le "cœur" du nouveau système énergétique décarbonisé d'ici 2050.

A quoi servira la gaz passé 2050? Pour Miguel Arias Cañete , "le gaz n’aura plus le même rôle en 2050 qu’aujourd’hui", expliquant qu'il épaulerait la production d'électricité d'origine renouvelable, il l'a soutiendrait. C'est d'ailleurs dans cette optique que les financements de l'UE sont plutôt destinés aux systèmes interconnecteurs électriques qu'à destination de la mise sur pied de gazoducs.

Et pour qu'il n'y ait plus aucune doute sur sa position, le commissaire européen à l'énergie a rappelé lors d'un débat en Belgique : "La direction est très claire […] l’économie doit reposer sur l’électricité et les énergies renouvelables."

Alors quel avenir se dessine pour le gaz naturel en Europe? Pour le commissaire européen il "restera l’une des principales sources d’énergie en Europe, au moins pour les décennies à venir ".