La Russie va fournir du gaz au Maroc

Dans l'impressionnante bataille commerciale que se livrent les grands fournisseurs actuels de gaz naturel, la Russie semble bien avoir remporté une manche. Le Maroc viendrait en effet d'opter pour Gazprom comme principal fournisseur et comme partenaire technique pour le développement des infrastructures gazières du pays.  

Si l'Europe tente par de nombreux moyens de se libérer de l'emprise russe sur son approvisionnement en gaz, le Maroc quant à lui a tout l'air d'avoir trouvé en Gazprom le fournisseur idéal. C'est le sens des récentes déclarations effectuées à la presse par les différents services du Ministère de l'Energie du Royaume dernièrement, puisque le 16 mars a été signé un « un mémorandum d’entente sur la coopération dans le domaine de l’énergie, notamment en matière de gaz naturel liquéfié, de gaz de pétrole liquéfié, d’électricité, d’énergies renouvelables et d’exploration d’hydrocarbures ». Du côté russe, on se veut  même un peu plus clair encore en déclarant que l'accord comprendrait « l’approvisionnement de gaz naturel liquéfié, la création d’infrastructure gazière, l’exploitation d’hydrocarbures ». 

Cette nouvelle pourrait alors surprendre bon nombre d'observateurs puisque les Etats-Unis semblaient il y a peu de temps encore particulièrement bien placé pour rafler la mise d'un contrat courant sur plusieurs dizaines d'années. Le gaz de schiste US abondant aurait pu concurrencer le gaz russe mais l'offre de Moscou a certainement était mieux placée niveau tarif. Les Qatar étaient également en lice pour remporter le marché et l'Algérie en plein plan de relance de son industrie gazière paraissait là encore être un fournisseur de proximité tout trouvé.

Un vaste plan ambitieux pour le Maroc

Toujours est-il qu'avec cette nouvelle, le Maroc s'inscrit dorénavant dans un plan ambitieux d'utilisation du gaz naturel comme ressource énergétique de choix. Et pour y parvenir, le contrat en passe d'être concrétisé avec Gazprom prévoit en plus de l'approvisionnement en GNL la création d'un imposant terminal de gaz naturel liquéfié, la mise sur pied d'un gazoduc reliant les différentes zones du pays et la construction d'infrastructures permettant le traitement, le stockage et le transport du gaz à destination des populations comme des professionnels.

Mais le Maroc voit encore plus loin. Le pays veut en effet se doter d'infrastructures permettant de transformer le gaz en électricité, le gas to power. Et pour y parvenir, l'appel à manifestation d'intérêt que le gouvernement a lancé en décembre 2015 est toujours en cours. Si la première date butoir du 25 mars 2016 avait dans un premier temps été annoncée, elle a finalement été reculée au 6 mai 2016. Le pays concrétise ainsi ses ambitions de s'inscrire dans un nouveau mix énergétique fort, calqué sur le modèle des grandes nations occidentales et orientales. Un axe de développement fort.