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Fin du fioul domestique : le gaz naturel va-t-il exploser en France ?

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Alors que le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la fin du chauffage au fioul domestique d’ici 10 ans, les professionnels du gaz naturel se frottent les mains.

Le Premier ministre Édouard Philippe a mis un coup de pied dans la fourmilière du fioul domestique en annonçant la fin des chaudières utilisant le bon vieux mazout. Pour des raisons de transition énergétique, le gaz naturel notamment lui serait préféré. Pourtant, ce sont actuellement quatre millions de foyers en France qui disposent encore de ce type de chaudière. Mais entre l’explosion du prix du fioul domestique en quelques années à peine et l’impact environnemental de ce dérivé du pétrole de l’autre, le Premier ministre a tranché en sifflant la fin de la partie.

Patrick Corbin, le président de l’Association française du gaz est convaincu que le gaz naturel a une très belle carte à jouer : «le remplacement du chauffage fioul par un chauffage à gaz est une solution performante sur le plan économique avec les chaudières à condensation». L’homme argue que tout est déjà prêt en France pour faire migrer les millions de foyers vers le gaz : le réseau est en capacité d’absorber la future hausse de demande. Autre avantage de choc : faire chuter les émissions de GES ; pour Patrick Corbin, c’est clair, «En faisant ce choix, le client choisit aussi la voie de la décarbonation avec la production de gaz renouvelable qui va progresser rapidement». Du gaz renouvelable en effet puisque la France s’est fixée comme objectif plancher de consommer 10 % de biogaz à l’horizon 2030. Une part qui pourrait être même beaucoup plus élevée selon les positions, Engie voyant beaucoup plus haut en imaginant un scénario 100 % biogaz en 2050.

Bernard Aulagne, le président de Coénove – association spécialisée sur le créneau des énergies nouvelles et du gaz naturel – salue l’annonce du Premier ministre, salue «une bonne nouvelle pour la France dans la route tracée vers la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et la décarbonation de l'énergie consommée dans le bâtiment». Il faut dire que le gaz naturel génère dans ce contexte 20 % de CO2 en moins que le fioul domestique et 0 % de particule fine. C’est le constat que dresse le directeur de Primagaz Matthieu Lassalle :«En choisissant le gaz propane, les Français peuvent déjà amorcer leur transition énergétique, et de vraies énergies renouvelables sont d'ores et déjà disponibles, telles que le biopropane qui, lui, émet près de six fois moins de CO2 que le fioul.»

Si le réseau gazier est d’ores et déjà prêt, des mécanismes d’aides pour transiter vers des chaudières fonctionnant au gaz naturel doivent être mis en place. Un point de vue défendu par Bernard Aulagne qui espère que la prime à la conversion «intègre bien, comme c'était le cas jusqu'au 31 mars 2018 l'installation d'une chaudière gaz haute performance, qui permet de réaliser au moins 30% d'économie d'énergie».

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