Hydrogène : quel est le plan du gouvernement ?

Avec des atouts sans précédent sur l’environnement notamment dans l’activité des transports, l’hydrogène n’en est encore qu’au stade des balbutiements en France. Le pays souffre d’un solide plan de développement de tout le filon, à commencer par la production d’hydrogène renouvelable. Il y a quelques jours, le gouvernement levait le voile sur ses intentions, par la voix du ministère des Transports.

L’hydrogène dans les transports ? Sur le papier, l’énergie n’affiche que des points forts : 0 % de C02, 0 % de Nox.

Mais l’hydrogène peut en réalité être utilisé à d’autres fins également, en présentant là encore de sérieux atouts. C’est ce que mentionne le ministère des Transports qui insiste sur deux usages assez méconnus et pourtant réellement bénéfiques : la décarbonation de l’hydrogène industriel et le stockage d’électricité issue d’énergies renouvelables. Deux débouchés majeurs pour l’hydrogène à condition toutefois qu’il soit produit à partir d’énergies renouvelables, via notamment l’électrolyse, et non par vaporéformage du méthane d’origine fossile.

Et c’est sur ce dernier point que la France doit relever un grand défi : rééquilibrer la balance de la production d’hydrogène. Actuellement, plus de 95 % de l’hydrogène est d’origine fossile : charbon, gaz et pétrole sont utilisés pour en produire. La balance énergétique est de fait totalement déséquilibrée. Mais les choses avancent. A un rythme encore trop timide certes mais elles avancent. L’État a notamment financé une partie de l’installation de power-to-gas sur plusieurs sites en France. La technologie permet de créer de l’hydrogène à partir du suplus de production d’énergies renouvelables, éoliennes en tête. Plusieurs démonstrateurs sont en train d’être mis sur pied dans le pays.

En parallèle, le plan Hydrogène lancé le 1er juin 2018 par le ministère de la Transition écologique et solidaire a pour finalité de stimuler la production et l’usage de cette énergie sur l’intégralité du territoire. En mettant le focus notamment sur l’activité des transports. Et en particulier sur les flottes de véhicules de professionnels, les véhicules utilitaires, très largement utilisés, à de hautes fréquences et qui plus est bien souvent dans les centres-villes. Une feuille de route a été tracée conjointement par le ministère des Transports et les grands acteurs de la filière. Beaucoup de chemin reste à faire mais le secteur est désormais mis sur de bons rails. L’hydrogène au sein de l’activité ferroviaire est d’ailleurs un autre axe de développement.  Le premier train à hydrogène d’Europe circule en Allemagne, mais en France aussi ces trains 2.0 ne devraient plus tarder à arriver. Le gouvernement entend en effet les faire circuler en remplacement des bonnes vieilles michelines roulant au diesel. Elles représentent encore 50 % du réseau ferré de France.

Mais les bus à hydrogène de même que les taxis à hydrogène sont également appelés à devenir de plus en plus nombreux. Des initiatives sont à l’oeuvre à Paris mais aussi ailleurs en France, comme à Pau, Toulouse ou encore Strasbourg.

Dans ce contexte, une mission a été confiée à la Direction générale de l’énergie et du climat et au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, pour proposer une stratégie et des mesures d’accompagnement pour des premiers déploiements en France et pour renforcer la filière industrielle française de l’hydrogène. Les résultats de cette mission permettront de construire la vision française pour l’hydrogène dans le cadre notamment de l’élaboration de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie et permettront de fixer des objectifs spécifiques pour cette filière et notamment pour la mobilité hydrogène.