Total (re)débarque en Iran

Le groupe énergétique français Total marque son grand retour en Iran sur l'exploitation du gaz naturel dans le pays. Le Français a en effet récemment conclu un important protocole d'accord sur l'exploitation d'un gisement gazier de tout premier ordre.  

Sur le front du gaz naturel à travers le monde, la bataille concurrentielle entre les plus grands groupes internationaux fait rage. Gazprom, Eni, Engie, BP et consorts développent chacun des stratégies de développement commercial agressives si ce n'est ambitieuses. Et Total, qui avait déclaré à plusieurs reprises vouloir devenir un leader du gaz naturel dans le monde, vient de passer la vitesse supérieure en Iran. Le groupe français revient en effet en terres iraniennes après un départ provoqué par les sanctions internationales ayant visé le pays en raison du dossier brûlant du nucléaire. Quelques années plus tard, les sanctions sont levées. L'occasion inespérée pour Total de se remettre en ordre de bataille sur ce territoire aux réserves gazières on ne peut plus prometteuses. Total a ainsi avancé un sérieux pion dans la guerre commerciale qui l'oppose aux autres grands noms du secteurs, et pas n'importe lequel. Le Français vient en effet de trouver un accord de principe avec la compagnie nationale iranienne dans le but d'exploiter l'immense gisement gazier baptisé South Pars. Un gisement qui permettra à terme à Total de tabler sur un production journalière de non moins de 370 000 barils équivalent pétrole de gaz.

Le commandant en chef de Total Patrick Pouyanné a déclaré à cet égard : « Je l'ai dit publiquement : nous avons un intérêt pour l'Iran, nous avons développé dans le passé des phases de South Pars et nous avons naturellement engagé des discussions sur le sujet. Je serais heureux que Total soit la première compagnie occidentale à signer un accord avec l'Iran, on verra si on peut conclure un deal satisfaisant pour les deux parties. »

Total en partenaire majoritaire dans le montage

Même si la signature de l'accord définitif pourra encore prendre six mois, Total est toutefois très bien positionné sur ce projet d'envergure. Car le Français raflerait ainsi la majorité des parts dans ce ménage à trois : 50,1% pour Total, 30% pour la firme chinoise CNPC (China National Petroleum Corporation) et 19,9% pour la société iranienne Petropars.

Certains spécialistes du secteur énergétique tempèrent toutefois cette nouvelle en rappelant qu'un précédent deal était sur le point d'aboutir courant 2000. Un deal qui était finalement tombé à l'eau en raison de conditions économiques insuffisantes et en raison des sanctions internationales à l'encontre de l'Iran. Mais avec la récente levée de ces sanctions, il y a fort à parier que Total transforme l'essai.

Ce récent mouvement prouve une fois de plus que le gaz naturel demeure un enjeu énergétique et commercial majeur. Pourquoi ? D'une part car la demande mondiale est appelée à croître régulièrement au moins jusqu'à 2025 et de l'autre car il s'agit d'une énergie idéale pour remplacer diesel, fioul et autre charbon dans la production d'électricité, de carburants et de chauffage.