L'Europe accélère les achats du gaz naturel américain

Afin de se désenclaver autant que possible de l'emprise russe, l'Europe s'est tournée avec ferveur vers le gaz naturel américain. Les importations de gaz de schiste US ont littéralement explosé en un an et la cadence devrait s'accélérer.

Le commissaire européen pour l'Energie, Miguel Arias Canete, salue la franche "réussite" des relations économiques, ou plutôt énergétiques, entre le Vieux Contient et l'Oncle Sam.

L'UE a beau bouder l'administration de Donald Trump, s'être montrée des plus déçues quant au retrait des Etats-Unis des accords climatiques de Paris, son appétit pour le gaz de schiste US n'a en revanche pas faiblit, et a même sérieusement grossit.

Les importations de GNL américain ont en effet littéralement explosé depuis qu'une trêve commerciale a été signée entre le président US et la Commission européenne en juillet 2018 avec +272% de gaz importé en comparaison à 2017.  

Et il s'agirait même d'une première et non d'une dernière puisque l'Europe a fait connaître son intention de poursuivre sur cette voie avec comme objectif un doublement des importations de GNL américain d'ici 2023, soit dans un laps de temps court.

A l'occasion du premier forum économique sur l'énergie co-organisé par l'Union européenne et les Etats-Unis à Bruxelles, le secrétaire d'Etat américain à l'Energie Rick Perry est monté au créneau pour défendre les atouts du GNL US. S'il est bien plus cher que le gaz russe de Gazprom, il est en revanche "fiable et synonyme de liberté".

L'UE et les USA partagent sur la question du gaz naturel des enjeux dont les trajectoires se rejoignent.

L'Union européenne est en effet en perpétuelle recherche d'une alternative solide et pérenne à l'achat du gaz russe et les Etats-Unis ont cruellement besoin de débouchés commerciaux pour écouler leur stock de GNL suite au boom du gaz de schiste. 

Pour autant, beaucoup de travail reste à faire pour que le gaz américain remplace le sempiternel gaz russe car dans onze états membres, les importations russes dépassent la barre des 75%. Et pour l'heure, le gaz américain ne représente que seulement 5% des importations mensuelles de l'Union européenne.