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L'Europe encore bien dépendante du gaz russe

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Les pays de l'Union ont beau chercher par plusieurs moyens à se dégager de l'emprise de Gazprom pour leur consommation  de gaz sur fond de tensions diplomatiques, il n'en demeure pas moins vrai que le gaz russe continue de prendre une place de plus en plus importante dans nos chaudières.    

Les projets de mises sur pied de plusieurs gazoducs pensés pour délivrer à l'Europe du gaz naturel en provenance d'autres pays que la Russie ont beau avancer, force est de constater que ces infrastructures n'étant pas encore opérationnelles l'UE continue de brûler du gaz russe à profusion. Et c'est Gazprom qui vient même de lancer l'information : nous avons consommé en 2015 plus de gaz russe qu'en 2014, pour une progression de +8% tout de même. Un paradoxe d'autant plus fort que les pays de l'Union n'ont cessé de faire montre de leur profond mécontentement pour ne pas dire plus au sujet de la crise politique et militaire qui sévit entre la Russie et l'Ukraine. Pour sanctionner Moscou, Bruxelles a ainsi annoncé à maintes reprises que la part du gaz russe diminuerait drastiquement et rapidement au profit d'autres pays producteurs tels que l'Azerbaïdjan, l'Algérie, l'Iran, la Norvège, les Qatar, les Etats-Unis et bientôt même le Turkménistan.  Mais ce nouveau bouquet de fournisseurs ont pour diverses raisons propres à chacun bien du mal à alimenter l'Europe en gaz, pour le moment en tout cas.

Une demande en hausse et une offre qui patine

Alors pourquoi l'Europe n'arrive pas encore à se défaire de l'emprise moscovite ? Deux grandes raisons à cela : la première réside dans le fait que la demande était en hausse pour l'année 2015 du fait d'un hiver plus froid que le précédent en moyenne dans les pays de l'Union. Le gazoduc Nordstream qui nous alimente en gaz russe a ainsi tourné à plein régime, au maximum de ses capacités, selon des experts de la Société Générale. Et deuxième explication, face à cette augmentation de la demande, l'offre a quant à elle eu bien du mal à être à la hauteur : l'Algérie a déjà eu fort à faire avec sa demande intérieure à tel point que le pays n'a pu nous expédier du gaz, les Pays-Bas sont passés de producteurs à importateurs nets depuis l'arrêt du forage de Groningue, les Etats-Unis démarrent à peine leurs premières livraisons de gaz de schiste et le Qatar ne peut pour l'instant challenger les prix du gaz russe. Par ailleurs, le très attendu gazoduc Transcaspien qui livrera du gaz d'Azerbaïdjan à l'Europe est toujours en phase de construction.

Tous ces éléments et événements cumulés engendrent encore à l'heure actuelle une forte dépendance à l'égard du gaz russe. Pour autant, lorsque les fournisseurs alternatifs auront résolu leurs problèmes respectifs, la donne devrait enfin changer.

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