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Gaz naturel : l'Europe toujours dépendante du gaz russe selon l'Allemagne

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Alors que l'Europe se démène pour diversifier son filon d'approvisionnement en gaz naturel, le journal allemand Die Welt affirme que le Vieux Continent n'est pas prêt à se passer du gaz russe.

L'Europe du gaz naturel est en panne. Les gisements d'Europe du Nord comme celui des Pays-Bas sont en chute libre. La production du gisement de Groningue aux Pays-Bas qui représentait jusqu'il y a peu de temps le sixième de la production totale européennefond comme neige au soleil depuis 2014. Il devrait même fermer en 2030.

Face à cette chute de la production d'un côté et à la forte hausse de la demande de l'autre, l'UE s'active sur plusieurs fronts afin de trouver des fournisseurs alternatifs à la sempiternelle Russie.  Plusieurs raisons à cela : bénéficier de tarifs préférentiels en faisant jouer la concurrence, sécuriser le filon d'approvisionnement et envoyer un message diplomatique à la Russie quant à sa gestion - entre autres - de la crise en Ukraine. L'Algérie de même que les Etats-Unis (avec le gaz de schiste envoyé à Dunkerque) dans une moindre mesure comptent parmi les fournisseurs de l'Europe. Mais ils demeurent encore bien trop à la marge en comparaison avec le tout-puissant Gazprom.

L'an passé, la firme russe pouvait se vanter de réaliser 39% de parts de marché sur le Vieux Continent. Une part censée diminuer au fil des années avec la mise en place du gazoduc reliant l'Azerbaïdjan à l'Europe du Sud via le TANAP, le gazoduc turc. Il est bel et bien entré en service en mai 2018 et les premières livraisons en Europe sont attendues pour 2020.

En parallèle, le filon du gaz naturel renouvelable a été lancé en France comme en Allemagne, qui est d'ailleurs en pointe sur la question. Mais selon le journal allemand Die Welt, tous ces efforts seraient vains.

Le gaz naturel russe encore et toujours

Pour le journal allemand, l'Europe ne peut se passer du gaz russe. La production intérieure a chuté et la demande augmente fortement, poussée par la transition énergétique et la nécessité de remplacer le charbon, comme en Allemagne. Dans un tel contexte, Die Welt assure que seule la Russie peut éponger la forte demande européenne, un pic de consommation étant même attendu pour 2025 avec 409 milliards de mètres cubes estimés.  

D'autant que l'Allemagne, le plus gros de gaz naturel consommateur d'Europe, planifie de renoncer définitivement au charbon. Le gaz viendra logiquement en remplacement notamment au sein des centrales thermiques.

La tendance actuelle de l'emprise russe sur l'UE est d'ailleurs franchement à la hausse. L'an passé, Gazprom a couvert 43% de la demande totale européenne, pour une troisième année consécutive de record en la matière. En réalité, la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz russe ne cesse d'augmenter, année après année. Gazprom l'a bien compris, la firme est sur le point de mettre en service deux gazoducs : Nord Stream 2 et Turkish Stream. Et pour ne pas perdre sa position ultra dominante en Europe, le gaz naturel russe affiche des tarifs bien moins élevés que celui d'autres fournisseurs.

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