Israël intéressé par un rapprochement avec l'UE sur le gaz

Le pays qui a mis à jour d'importantes quantités de gaz ces dernières années et ces derniers mois étudierait plus que sérieusement l'établissement d'un accord gazier avec l'Union Européenne, très demandeuse. Mails il faudra que le gouvernement réussisse à obtenir le soutien de la classe politique et du peuple hébreu auparavant.

On le sait, l'Europe cherche par de très nombreux moyens à diversifier ses ressources en gaz tout en réduisant sa dépendance à Gazprom. L'UE pourrait bien avoir ainsi trouvé un nouveau partenaire commercial sur la question avec Israël qui serait intéressé par la mise en place d'un contrat de vente de son gaz naturel. Car le ministre israélien de l'Energie et de l'Eau, Yuval Steinitz a à cet égard rencontré l'ambassadeur de l'Union Européenne en Israël, Lars Faaborg-Andersen. Une rencontre spécialement dédiée aux discussions, aux négociations même, quant à la concrétisation ce la future entente commerciale.

Car Israël est devenu en peu de temps un nouveau pays producteur de gaz naturel sur lequel il faut dorénavant compter. De nombreux gisements ont ainsi été découverts depuis le début des années 2000, mettant la nation aux commandes de puissantes ressources énergétiques et financières potentielles. A ce titre, les experts de la question estiment même que le pays détiendrait en tout et pour tout (pour le moment !) des capacités qui s'élèveraient à non moins de 1 500 milliards de m3 de gaz ! Un potentiel gigantesque exploité par les deux plus grandes compagnies énergétiques locales que sont Noble Energy et Avner Oil, et qui à elles deux permettrait de traiter non moins de 16 milliards de m3 de gaz par an à compter de 2020.

Le pays doit régler la question en interne

Reste que pour le moment, plusieurs point de vue différents s'opposent dans le pays. Des points de vue qu'il faudra parvenir à concilier pour bénéficier du plein potentiel gazier.

Le premier courant de pensée estime que ce potentiel doit en premier lieu servir les intérêts locaux des populations locales, tendant ainsi vers une plus grande indépendance énergétique, un tarif bas pour les populations et pour le tissu productif et industriel notamment. Pour cela, d'importantes infrastructures doivent continuer de voir le jour mais le pays étant dans une région instable du point de vue des luttes, ces installations pourraient devenir pour certains une cible de choix. D'autres estiment alors que cette nouvelle richesse énergétique doit servir à apaiser les tensions politiques et diplomatiques dans la région à l'instar de ce que l'Europe avait mis en place via la création à l'après-guerre de la CECA sur la question du charbon et de l'acier donc. Ce point de vue est ainsi celui de certains intellectuels et hommes politiques qui estiment que l'on fait moins la guerre à des partenaires commerciaux qu'à d'autres. Il serait alors important pour Israël de s'entendre avec l'Egypte, le Liban et la Jordanie sur la question du gaz, apaisant ainsi les tensions diplomatiques.

Il faudra donc au gouvernement composer avec ces deux points de vue assez tranchés sur la question de l'exploitation du potentiel gazier du pays avant de lancer d'importants travaux d'infrastructures soit pour le traitement en local ou pour l'expédition vers l'Europe.