Chypre relance ses appels d'offres pour l'exploitation de ses champs gaziers offshore

Alors que le pays a fait d'importantes découvertes de gaz naturel au large de ses côtes, le gouvernement a décidé de lancer une troisième phase d'octroi de permis d'exploration afin de mettre à jour d'éventuels nouveaux gisements. Chypre vise ainsi l'indépendance énergétique et des retombées économiques issues de la vente de son gaz.

« La décision de lancer un nouveau cycle d'octroi de licences est basée sur l'immense intérêt des entreprises internationales pour des explorations au large de Chypre ». C'est selon ces termes que s'est récemment exprimé le porte-parole du gouvernement chypriote Nicos Christodoulides. Car depuis quelques temps déjà, l'île méditerranéenne peut se vanter d'avoir soudainement diversifier son économie : après le tourisme culturel et farniente, le pays compte dorénavant parmi les grands producteurs en devenir de gaz naturel de tout le bassin sud de l'Europe. Pour rappel, de gigantesques gisements offshore avaient été mis à jour au cours des années passées, et ce au large des côtes de Chypre, d'Israël et de l'Egypte. Le groupe énergétique italien ENI avait découvert un immense champs gazier contenant 850 milliards de mètres cubes de gaz, sur un site partagé entre un bloc égyptien et un bloc chypriote exploité pour l'occasion par Total.

Et c'est justement cette importante découverte qui a motivé le gouvernement de l'île à poursuivre les efforts de recherches et d'exploration qui selon les experts ont toutes les chances d'aboutir et de mettre Chypre en possession d'un véritable trésor énergétique. Dés lors, le gouvernement a donc relancé une session d'octroi de permis d'exploration portant sur trois blocs situés non loin de cette zone. Car en 2011, le puissant groupe américain Noble Energy avait découvert le gisement appelé Aphrodite, renfermant non moins de 127 milliards de m3 de gaz.

Indépendance énergétique et recettes commerciales escomptés

Les groupes énergétiques et gaziers intéressés par l'appel d'offres de Chypre ont ainsi jusqu'à fin juillet pour manifester leur intérêt. Et il y a fort à parier qu'ils soient assez nombreux car Chypre apparaît désormais comme un marché juteux. L'île place ainsi beaucoup d'espoir dans la future campagne d'exploration car elle pourrait tendre vers une indépendance énergétique ou du moins réduire grandement sa dépendance en bénéficiant de ses propres ressources en énergie.

Plus encore, ce potentiel gazier donnerait l'occasion à cette nation méditerranéenne de revendre son gaz à bon nombre de pays de l'Europe du Sud, très demandeurs, France, Italie et Espagne en tête. C'est d'ailleurs dans cette optique que Chypre s'est associé à la Grèce et Israël pour bâtir un imposant gazoduc sous-marin, le EstMed, prévu pour relier les trois pays à l'Europe.

Ce cordon ombilical énergétique long de 1 700 km pourrait ainsi livrer non moins de 17 millions de m3 de gaz naturel par an à l'Europe. Signe que ce gazoduc est plus que sérieusement à l'étude, le Premier Ministre d'Israël Benjamin Netanyahu a annoncé officiellement lors d'une conférence de presse que les trois pays travaillaient de concert à la mise sur pied de l'infrastructure.

Pour enfoncer un peu plus le clou encore, un autre gazoduc serait également à l'étude : il relierait cette fois-ci le champ d'Aphrodite à l'Egypte, grand consommateur de gaz naturel.