Biogaz : l'Allemagne très large leader de la production à l'échelon européen

La production de biogaz au sein de l'Union européenne continue de progresser même si le rythme est en ralentissement en comparaison avec 2011. Dans ce contexte, le grand vainqueur est incontestablement l'Allemagne, qui concentre à elle seule près de la moitié de la production totale.

Avec près de 8 Mpep - millions de tonnes équivalent pétrole - l'Allemagne a frappé fort en 2016 du point de vue de la production de biogaz, selon le dernier baromètre d'EurObser'ER, le consortium d'observatoires européens des énergies renouvelables, rendu public il y a peu de temps. Car sur la même année, la production totale de biogaz dans l'UE s'est élevée à 16,6 Mtep. La deuxième place du podium est occupée par la Grande-Bretagne tandis que l'Italie s'adjuge la troisième place des plus gros producteurs européens.

Ce qu'il ressort de l'étude est par ailleurs le développement soutenu de la production de ce gaz vert, en constante et très forte augmentation en dix années seulement, passant de 4,4 Mtep à plus de 16 Mptep. Toutefois, cette forte croissance a connu un certain ralentissement depuis 2011(+22,4%, +17 %, +14,3 %, +7,3 %, +6 %). La raison ? La réglementation en vigueur est désormais plus drastique qu'auparavant. Alors que des pans entiers de forêts étaient décimés pour générer de la biomasse, cette pratique est désormais dans le collimateur de Bruxelles. A ce changement de réglementation s'ajoute des conditions de rémunération de l'électricité issue du biogaz moins favorables que précédemment.  

Pour autant, les techniques évoluent et les investissements s'amplifient partout en Europe. La France, encore à la traîne sur la question, semble avoir pris un virage bénéfique en mettant en place diverses mesures fiscales et budgétaires étant de nature à doper la production sur l'ensemble du territoire.

EurObser'ER prédit par ailleurs un avenir radieux à cette forme de gaz renouvelable. L'organisme estime en effet que l'UE est en capacité de doubler le niveau actuel de la production, voire même plus, et de dépasser la barre des 40 Mtep d'ici à 2030.  Des progrès en termes de productivité expliqueraient en grande partie ce second souffle à venir.

L'étude met enfin en lumière deux autres éléments forts : l'injection de biométhane dans le réseau et son utilisation en guise de carburant. Le nombre d'unités d'injection a ainsi progressé de 13% en 2016, l'Allemagne étant sur ce point également le leader européen. Mais la Suède sort du lot sur la thématique du biogaz carburant, le pays étant le plus impliqué de tous dans cet usage, l'Allemagne arrivant en deuxième place, suivie de près par la Finlande et la France.