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La Knesset adopte l’accord sur le gaz

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Après un suspens qui aura tenu en haleine la classe politique et les industriels du secteur, le parlement israélien a adopté l'accord sur le gaz avec une majorité de 59 députés contre 51.

Cet accord controversé avait fait l'objet de nombreux débats dans la presse mais le débat a duré de longues heures à la Knesset également. Finalement, la Knesset a approuvé de justesse l’accord sur le gaz, avec 59 députés pour et 51 contre. L’accord final a été présenté par le Premier ministre, Binyamin Netanyahou et Youli Edelstein, le président de la Knesset en séance extraordinaire. Alors que M. Netanyahou n’a pas caché son engouement en applaudissant lors des résultats. Le vote de la Knesset sur l’accord sur le gaz a également été serré en raison de l’absence de plusieurs ministres, dont celui de l’Éducation, Naftali Bennett, qui a perdu son père la semaine dernière et celui des Finances Moshé Kahlon qui craint un possible conflit d’intérêt. Les ministres Yoav Galant et Haïm Katz se sont aussi abstenus de prendre part au vote pour la même raison.

Un accord polémique

Pour expliquer le soulagement du Premier Ministre, il faut rappeler que cette bataille politique était loin d'être gagnée à l'avance. En effet, cet accord, conclu cet été entre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et le consortium formé du groupe américain Noble Energy et de l’Israélien Delek Group, a suscité de nombreuses polémiques au sein de l’opposition et a engendré de nombreuses manifestations durant les mois derniers.

Les membres de l'opposition ont évoqué un « vol » des ressources naturelles israéliennes. Selon Benjamin Netanyahu, "cet accord va rapporter des centaines de milliards de shekels aux Israéliens dans les années à venir. Le gaz qui arrivera en Israël contribuera aussi à réduire de manière considérable le coût de la vie". Le Premier ministre s’est félicité de cet accord, qui selon lui "est la meilleure chose à faire pour les citoyens israéliens. Je suis engagé à ce qu’Israël ait du gaz, pour le bien des Israéliens, pour améliorer la qualité de la vie et faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat et renforcer la sécurité de l’énergie."

La pression est de plus en plus forte

Pour pouvoir mettre en œuvre le plan gazier, le gouvernement doit toutefois bénéficier des prérogatives du ministre de l’Économie. Or, la Knesset n'a pas encore voté la motion visant à contourner l’autorité du ministre de l’Economie car le Premier Ministre n'a pas réussi à trouver de majorité pour faire approuver cette proposition. "Il reste un obstacle", a reconnu Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué. "Mais quand je veux obtenir quelque chose, je l’obtiens", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement israélien va donc continuer de se débattre avec le Parlement pour sortir de l’ornière un accord pour l’exploitation des réserves naturelles de gaz en Méditerranée. D'autant que tout accord sur le gaz doit normalement être approuvé par le chef de l’autorité de la concurrence. Mais ce dernier, David Gilo, a remis en cause en décembre 2014 un accord préalable parce qu’il attentait selon lui aux règles anti-monopolistiques. M. Gilo a été poussé à la démission fin mai et son remplaçant n'a toujours pas été désigné. Dans ce contexte, le Premier Ministre comptait justement sur le ministre de l’Economie qui a la prérogative de circonvenir le commissaire à la concurrence sur les dossiers dont il estime qu’ils relèvent de la sécurité nationale.

La semaine dernière Noble Energy a sous-entendu qu’il était prêt à entamer une procédure de litige si l’accord restait bloqué. Le groupe énergétique s’était déclaré « totalement préparé à prendre les mesures nécessaires » pour défendre ses intérêts. Noble Energy et Delek Group exploitent ensemble depuis 2013 le gisement offshore de Tamar, à environ 80 kilomètres au large de Haïfa, et sont associés pour développer Leviathan, vaste champ au large de cette ville côtière dont l’exploitation devrait commencer quand les réserves de Tamar commenceront à se tarir. La pression s’est encore accentuée fin août avec l’annonce par le géant italien de l’énergie ENI de la découverte du "plus grand" gisement offshore de gaz dans les eaux de l’Egypte, jetant le trouble sur les perspectives internationales du gaz israélien.

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