Actualités sur le gaz : exploration et extraction, acteurs, technologie, consommation, ...

Pour Total, la France ne doit pas interdire l'importation de gaz de schiste

Pour Total, la France ne doit pas interdire l'importation de gaz de schiste
Rédigé par

Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré que l'interdiction de l'importation du gaz de schiste en France serait une erreur stratégique. Il serait même enclin à lancer des forages dans le pays.    

Voilà une position qui tranche nettement avec les idées défendues par les anti gaz de schiste, Ségolène Royal en tête. Reçu pour une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, le grand patron de Total a tenu à réagir aux propos de la Ministre de l'Ecologie plus tôt en Mai. Ségolène Royal a en effet déclaré qu'elle cherchait des recours juridiques pour interdire l'importation du gaz de schiste en France. Sont ainsi visés EDF et Total qui ont conclu des accords d'achat du GNL américain (dont une partie est constituée de gaz de schiste) sur le long terme, les premières livraisons étant attendues pour ce mois de Juin. Mais pour Patrick Pouyanné, parvenir à interdire l'importation du gaz de schiste en France serait d'un côté bien complexe à réaliser (entrave à la liberté de commerce de l'OMC et ratification en vue du traiter de libre-échange UE-USA) et relèverait surtout d'une grave erreur stratégique. Il s'agirait ainsi selon l'homme d'affaires d' "une erreur pour l'industrie européenne qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie ". Au contraire, pour le dirigeant de Total, l'arrivée du gaz de schiste US est même "plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne. C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie  qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde".

Prêt à aller encore plus loin

Au cours du même entretien au Sénat, Patrick Pouyanné a même poussé le curseur un peu plus loin encore, en indiquant que Total serait tout à fait enclin à lancer des forages d'exploration pour jauger des réserves de gaz de schiste dans le pays. Total pourrait ainsi financer des puits dans le pays, notamment dans la région de Montélimar où la justice a finit par rendre le permis au groupe. Il propose même d'inclure l'FPEN (Institut français du pétrole énergies nouvelles) ainsi que le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), deux institutions publiques.

Pouyanné cherche-t-il le clash ? Non, car selon lui, l'activité a beaucoup évolué depuis ses débuts, "Je ne sais pas s’il y a du gaz de schiste en France et ce n’est pas une posture de dire cela. Ceci étant, je suis prêt à financer une  exploration car ce débat repose sur de mauvaises bases". Des "mauvaises bases" qui sont en réalité dues à la très mauvaise réputation que le secteur a développé à ses tous débuts lorsque l'eau était gaspillée en quantités gigantesques et que des fuites étaient récurrentes dans les puits. Mais la donne a changé explique le patron de Total, aussi est-il temps pour lui de reposer très sérieusement la question de la recherche et de l'exploitation en France : "Le côté cow-boy des débuts aux Etats-Unis a été rationalisé. Nous recyclons aujourd’hui 98 % de l’eau utilisée et on fracture des puits depuis trente ans. Nous pouvons donner des assurances techniques" , juge-t-il. Selon lui, "la vraie question, c’est l’occupation de l’espace. Pour exploiter le gaz de schiste, il faut beaucoup de puits. Et là, il y a un vrai débat".

0 Commentaires

Laisser un commentaire

À la Une aujourd'hui