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Du biogaz pour 360 000 habitants à Chagny en Saône-et-Loire

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Preuve que le filon du biogaz en France continue de se développer à un bon rythme, la ville de Chagny en Saône-et-Loire a mis en service un centre de méthanisation de grande échelle.

La méthanisation permet de valoriser les déchets organiques de différentes natures en biogaz, injectable dans le réseau urbain et utilisable tant pour les transports que pour le chauffage entre autres. Développer le filon dans toute la France à une échelle supérieure à ce qu'elle est actuellement est devenu une priorité. Les initiatives se multiplient aux quatre coins de l'Hexagone et l'exemple de la ville de Chagny en Saône-et-Loire est représentatif. Car l'usine Ecocea, gérée par Dalkia Waste Energy, filiale d'EDF, récupère non moins de 300 tonnes d'ordures ménagères chaque jour afin de les transformer en biogaz. Près de la moitié des déchets non recyclables des 360 000 habitants de la ville sont valorisés en gaz de ville à 99% avant d'être injecté dans le réseau de transport.  

L'usine qui est entrée en service en 2015 déjà était à l'époque la toute première de France à pouvoir injecter le biogaz dans le réseau gazier selon GRTGaz, le gestionnaire. Les capacités de traitement des déchets et de production de biogaz ont ainsi été considérablement améliorées, car « La production de l’année dernière aurait pu alimenter une ville de 6.000 habitants, toutes énergies confondues » explique le responsable de l'usine M. Testevuide. Le résidus de l'opération de méthanisation permettra de fournir les agriculteurs de la région en compost, une fois les restes du digestat mélangés avec des déchets verts. Un exemple typique d'une économie circulaire réussie.

Affirmant que "au moins 40% des poubelles sont récupérables et méthanisables", le responsable du site voit dans l'usine de biogaz une formidable ressource de création d'énergie.

Le président du SMET71, l'entreprise qui traite les ordures ménagères de 344 communes de l'est du département de Saône-et-Loire et du sud de la Côte-d'Or déclarait : « Il y a quelques années, l’Etat ne favorisait pas trop le biogaz. Il semblerait aujourd’hui que la tendance s’inverse ». Il aura fallu un investissement public de plus de 40 millions d'euros pour augmenter les capacités de traitement de l'usine de biogaz de Chagny. Un investissement nécessaire au regard des objectifs que s'est fixée la France, à savoir de consommer 10% de biogaz dans la balance totale de gaz naturel à l'horizon 2030, contre à peine 0,1% aujourd'hui. Fin septembre 2018, le pays comptait un peu moins de 70 sites d'injection de biométhane dans le réseau gazier, assurant l'alimentation de l'équivalent de 80 000 foyers.

L'exemple de l'usine de Chagny, ville de près de 400 000 habitants, démontre qu'il est possible dans un laps de temps court de valoriser une grande proportion de nos déchets ménagers pour en faire du gaz renouvelable.

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