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BASF et Gazprom s'entendent pour mener à bien un échange d'actifs

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Le groupe allemand BASF a annoncé vendredi avoir conclu un accord avec le groupe gazier russe Gazprom pour mener à bien un vaste échange d'actifs auquel ils avaient renoncé fin 2014 sur fond de crise entre la Russie et l'Occident.

BASF et Gazprom ont finalement réalisé l'échange d'actifs signé en décembre 2013, qui aurait dû aboutir avant la fin de l'année 2014. Les deux groupes se sont engagés à le mener à bien d'ici la fin de l'année. Il prévoit la cession par BASF à Gazprom de l'ensemble des activités de commercialisation et de stockage de gaz naturel que les deux groupes opèrent conjointement dont 50% de WINGAS, WIEH et WIEE.  Ces activités ont représenté 12,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur le seul premier semestre 2015.

Gazprom va également prendre une part de 50% dans la filiale Wintershall Nordzee d'exploration de gaz et de pétrole en mer du Nord. En échange, BASF recevra 25% plus une action d'une partie d'un gisement de gaz naturel et de condensat en Sibérie de Gazprom, d'un volume de 2,4 milliards de barils équivalents pétrole, produisant 8 milliards de mètres cube de gaz par an, soit environ 10 % de la consommation de l’Allemagne. Le début d'exploitation est prévu pour 2018.

La Commission européenne avait donné son accord

Sur fond de tensions politiques toujours vives entre l'Union Européenne et la Russie, le groupe BASF a tenu à rappeller dans son communiqué que "La Commission européenne avait déjà donné son aval à la transaction en décembre 2013". Parallèlement, le gouvernement allemand, reste également très prudent. «?Ce sont des décisions d’entreprises sur lesquels le gouvernement n’a aucune influence, a réagi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Quant à savoir si cela participe d’un dégel plus général des relations avec la Russie, je serais plutôt sceptique?».

Cela dit, il est difficilement envisageable d'imaginer une seule seconde qu'une telle opération puisse être menée sans la confiance des deux capitales. Pour BASF, il s'agissait du moment "opportun" pour réaliser l'opération."Nous sommes convaincus que le gaz naturel de Russie est nécessaire pour assurer la sécurité énergétique en Europe", ajoute la société. Cela a été rendu d'autant plus aisé que la coopération entre Gazprom et BASF est vieille de 25 ans, et lors d'une rencontre en marge du Forum économique oriental à Vladivostok, leurs patrons ont évoqué des perspectives de renforcement "tous azimut".

Nord Stream 2 en route

Les deux sociétés ont également profité de ce Forum pour signer un accord d’extension du gazoduc Nord Stream-2, à laquelle participera également Engie (ex-GDF Suez) à hauteur de 9%, ainsi que l’allemand E .ON, l’autrichien OMV et Shell. BASF/Wintershall aura 10% dans la société chargée de mettre en place Nord Stream 2, projet de construction de deux branches supplémentaires du gazoduc Nordstream qui amène du gaz russe vers l'Europe. Nord Stream 2 qui nécessitera plus de 7 milliards d'euros d'investissement, devrait permettre à Moscou de contourner un peu plus l’Ukraine pour exporter son gaz.

Une nouvelle qui pourrait arranger indirectement l'Union Européenne, qui toujours en crise avec la Russie vis-à-vis de la situation en Ukraine, cherche tout de même à éviter à tout prix, une nouvelle "guerre du gaz" entre Moscou et Kiev cet hiver qui mettrait en danger les acheminements de gaz russe vers l'Europe qui transitent pour moitié par l'Ukraine.

Enfin, Gazprom est loin d'en avoir terminé avec ses ambitions de coopérations avec des sociétés Européennes. Le groupe russe et l'autrichien OMV sont convenus d'entrer en négociations exclusives sur l'accès d'OMV à certains gisements gaziers sibériens en échange d'une participation dans certaines activités d'OMV.

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