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L’Espagne veut plus de gaz algérien

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Dans le cadre de la sixième réunion de haut niveau algéro-espagnole visant à booster la coopération économique entre les deux pays, l'Espagne a émis le souhait d’augmenter son approvisionnement en gaz algérien alors que l'Algérie s'est déclarée disposée à satisfaire toute demande supplémentaire.

Le ministre de l’industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb qui a rapporté cette demande espagnole. « C’est un souhait qu’elle (Espagne) a émis. Nous avons affiché notre disponibilité à satisfaire toute demande supplémentaire de l’Espagne », a déclaré le ministre en marge du forum économique algéro-espagnol qui se tient à Madrid.

Le ministre Abdesselam Bouchouareb répondait à une question de l’APS sur des déclarations tenues, concomitamment, par Alberto Nadal, secrétaire d’Etat espagnol à l’énergie, selon lesquelles son pays envisageait d’augmenter ses livraisons de gaz à partir de l’Afrique du nord : "l'Espagne s’est tracée comme objectif, pour l’année 2015, de créer un marché ibérique pour le gaz en renforçant les interconnexions gazières transfrontalières avec les pays voisins et en augmentant l’approvisionnement à partir de l’Afrique du nord."

Un partenariat économique fondé sur un socle énergétique

Le but de ces rencontres était à l'origine uniquement à portée énergétique alors que des partenariats économiques se sont noués plus tard sur des questions aussi variées que l'aquaculture, le sport ou bien encore la culture. Ainsi, l'Algérie, premier fournisseur de l'Espagne en gaz naturel pour 2014, a couvert 55,2% des besoins espagnols en gaz l'an passé, tandis que 25% des exportations algériennes en gaz vont vers l'Espagne. Pour le ministre espagnol de l'Energie, le rôle tenu par l'Algérie en tant que fournisseur "fiable" en gaz est primordial.

L’Algérie, reliée à l’Espagne via deux gazoducs, Medgaz et Maghreb-Europe (GME), est en mesure d’augmenter ses quantités de gaz exportables. Des analystes en énergie, cités récemment par le Financial Times, ont noté que l’Algérie a exporté un volume de 25 milliards de m3 de gaz en 2013 en dépit de ses capacités en gazoducs et en GNL qui avoisinent les 57 milliards de m3 par an. Ce qui devrait permettre au pays, selon eux, d’augmenter ses livraisons au continent européen, son marché traditionnel par excellence.

Un tel projet devrait «ouvrir des perspectives au gaz algérien», mais sera conditionné, par la partie algérienne, par « un prix juste » en mesure d’amortir les lourds investissements consentis par l’Algérie dans ce secteur, au moment où le pays se tourne vers un début d'exploitation du gaz de schiste.

Vaincre la dépendance au gaz russe

C'est en juin dernier que l’Espagne a institué, avec la Commission européenne, la France et le Portugal, un groupe de travail de haut niveau pour faire tomber les frontières sur le marché européen de l’énergie dans le cadre de la mise en œuvre du projet de «l’Union de l’Energie». Ce projet vise avant tout à réduire la dépendance de l’Union Européenne envers le gaz russe.

Mais des divergences entre pays européens sont pointées du doigt par les autorités algériennes. Selon des sources proches du dossier, il a été relevé la contradiction dans les politiques énergétiques des pays européens qui demandent aux fournisseurs d’augmenter leurs livraisons, alors qu’ils encouragent à outrance la consommation du charbon. "Ils veulent un prix de gaz indexé au charbon et nous défendons un prix indexé au pétrole", a précisé la même source.

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