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Gaz naturel en France : la PPE 2019 délaisse le biogaz

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La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publiée le 25 janvier 2019 soulève des mécontentements. Les professionnels de la filière biogaz en France parlent d'une "chronique d'un rendez-vous manqué avec les territoires".

L'Association française de gaz (AFG) et Coénove se sont fendus d'un communiqué de presse commun dans lequel ils tirent tous deux la sonnette d'alarme. La raison ? La PPE publiée le 25 janvier ne favorise pas suffisamment l'essor du biogaz au sein des territoires. Ils parlent même d'une "chronique d'un rendez-vous manqué avec les territoires" au sujet de la méthanisation tandis que le biogaz est un puissant levier de transition énergétique tout en stimulant l'économie locale, qu'elle soit agricole ou forestière.

La filière déplore le manque d'ambitions affiché par le gouvernement, des ambitions en baisse même avec ce qui avait été préalablement annoncé. L'objectif d'atteindre 10% de biogaz dans le bouquet énergétique de la France à l'horizon 2030 était déjà perçu comme timide. Mais dans la nouvelle mouture de la PPE, le seuil de 10% est passé à 7% seulement.

Bernard Aulagne, président de l'association Coénove se montre des plus clairs dans ses déclarations, parlant ainsi d'une « chronique d’un rendez-vous manqué avec les territoires, en ignorant leurs potentialités et leurs besoins, la dynamisation que peut représenter la méthanisation pour les plus ruraux d’entre eux au profit d’un arbitrage technocratique et discutable ».  

GRTGaz défend également le biogaz

D'ordinaire assez discret sur les questions d'orientations politique, GRTGaz, le gestionnaire du réseau gazier en France et filiale à 100% d'Engie, regrette également de son côté le manque d'ambition en pointant du doigt dans un communiqué « une trajectoire de 6 TWh injectés en 2023, en net retrait par rapport à la précédente PPE, et de 14 à 22 TWh en 2028, couplée à une baisse de coûts beaucoup trop rapide (67 euros /MWh en 2023) ».

Les professionnels de la filière biogaz voient dans la PPE un désamour du gouvernement vis-à-vis de la méthanisation, qui ne croit pas en son avenir et cherche uniquement à diminuer les coûts de production et de distribution. Aussi, les pouvoirs publics ne semblent pas non plus bien juger du potentiel majeur du biogaz pour l'énergie en France, oubliant selon eux le « caractère non intermittent et facilement stockable de ce mode de production d’énergie renouvelable, [et] ses bénéfices en matière de soutien à l’agriculture, d’économie circulaire et de traitement des déchets, d’aménagement et de création d’emplois dans les territoires ».

Une PPE qui fait même peser un risque quant à l'avenir énergétique de la France, quant à sa transition énergétique incontournable et nécessaire. La raison? La PPE donne « une part trop faible aux équipements gaz dans les bâtiments. Ce projet de PPE, en oubliant les atouts du gaz, ne fournit pas les bonnes réponses aux enjeux de la transition énergétique ».

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