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La guerre contre le torchage est déclarée

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Depuis plusieurs années et à chaque pics de pollution, les véhicules à moteur sont pointés du doigt tandis que des usines continuent de s'échapper de hautes colonnes de fumées dont on ignore la composition. Dans les deux cas, il n'est pas fait mention de l'une des plus grandes sources de dégagement de carbone dans l'atmosphère due à l'extraction pétrolière.

Lors de l'exploitation du pétrole, d'importantes proches de gaz, notamment du méthane, sont libérés. Celui-ci est récupéré, brûlé, avant d'être relâché dans notre atmosphère. C'est ce qu'on appelle le torchage. Tout le monde connait ce phénomène, cette immense flamme qui jaillit d'un puit de pétrole. En 2012, selon des estimations du Partenariat Mondial pour la Réduction des Gaz Torchés, ce ne sont pas moins de 140 milliards de mètres cubes de gaz à effet de serre qui ont été relâchés. Soit pas moins de l'équivalent de l'émanation de 70 millions de voitures par an.

Les mauvais élèves

Les causes de ce gaspillage sont dues à 55% à la production de pétrole et à 45% pour le gaz. Les scientifiques, à l'aide des satellites de la National Oceanic and Atmosphere Administration, avaient ciblé la Russie, le Nigéria et les Etats-Unis comme mauvais élèves et tout particulièrement le Dakota du Nord.

Aux Etats-Unis, le boom dû à l'exploitation du gaz de schiste a de nouveau placé cette question au cœur du débat. L'Energy Information Administration a reconnu qu'au Dakota du Nord, plus du quart de la production totale du gaz est ainsi perdue.

Plus récemment, une organisation non-gouvernementale américaine a réétudié la question. Le gaspillage correspondrait aujourd'hui à 3% de la production mondiale de gaz naturel et coûterait près de 30 milliards de dollars.

7ème pays émetteur

Si ces émissions correspondaient à celle d'un pays, cet Etat se situerait au 7ème rang des pays émetteurs de gaz à effet de serre. La situation ne devrait pas s'améliorer car ces émissions devraient progresser de 23% d'ici à 2030.

L'apport du rapport de l'Environmental Defense Fund consiste en la promotion de techniques qui pourraient permettre une plus large récupération de ces émissions de gaz. Ainsi, selon l'ONG, d'ici à 2018, la lutte contre le gaspillage pourrait permettre de réduire de 40% les émissions dans l'atmosphère pour un coût tout à fait limité : moins de 1% des investissements annuels des industriels du secteur. Car même si les infrastructures pétrolières sont relativement éloignées des secteurs d'habitations, développer les systèmes de récupération et d'acheminement paraît être un coût négligeable pour les industriels. Un exemple, la société Shell a lancé en 2012, un plan de 4 milliards de dollars pour réduire ses émissions et approvisionner le Nigéria en gaz naturel. D'autres initiatives vont suivre.

La Banque Mondiale et l’ONU prennent le lead

Ainsi, le 18 avril dernier, la Banque Mondiale et l'Organisation des Nations Unies ont lancé à Washington, l'opération "Zero Routine Flaring by 2030" qui vise à mettre un terme au torchage systématique d'ici à la fin 2030. Neuf pays, dix compagnies pétrolières et six institutions de développement participent à cette initiative. Le Président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim  a rappelé que « le torchage de gaz nous rappelle de façon visible que nous émettons du CO2 dans l'atmosphère tout en gaspillant des ressources » et qu'il vaut mieux « utiliser cette précieuse ressource naturelle qui est le gaz pour apporter la lumière à ceux qui n'ont pas l'électricité ». Ban Ki-moon, le Secrétaire Général de l'ONU a, lui, invité « toutes les sociétés et tous les pays producteurs de pétrole à se joindre à cette importante initiative ».

Par cet engagement, les parties s'engagent à rendre public l'évolution de leurs activités de torchage et des progrès accomplis vers l'objectif final.

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