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La pénurie de gaz s’installe au Cameroun

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La pénurie de gaz domestique s’est installée depuis plusieurs semaines au Cameroun où il devient quasiment impossible de se ravitailler en bonbonnes de butane alors que le marché noir tend à se développer au détriment d’une population prise au piège.

La situation se complique au Cameroun. Toutes les villes sont concernées alors que des habitants des périphéries pensaient être les seuls à être concernés. « Cela fait plus de trois jours que nous sommes à la recherche du gaz. Au départ, je me disais que comme j’habite dans la périphérie, c’est peut-être pourquoi nous faisons face à cette situation. C’est après nous avons appris que cette pénurie touche beaucoup de gens », a confié une habitante du quartier PK 14 dans le troisième arrondissement. Mais c’est à Douala que la situation est la plus tendue et que le marché noir s’installe.

Une coïncidence regrettable

La situation est d’autant plus complexe que deux facteurs entrent en jeu. La Société camerounaise de transformation métallurgique (SCTM), qui contrôle près de 50 pour cent du marché, connaît un problème technique. « Tout devrait rentrer dans l’ordre dans les meilleurs délais » selon la direction. « Il se trouve que SCTM étant leader du marché, toute pénurie concernant cet opérateur a des conséquences sur le marché », admet-t-on à la délégation régionale pour le Littoral du ministère du Commerce.

Mais d’autres distributeur sont également touchés. Les bouteilles de la marque Total sont absentes du marché depuis quelques semaines. Aucune explication n’a été fournie par les pouvoirs publics qui affirme que c’est un problème interne aux sociétés de distribution et s’abstiennent donc d’intervenir pour le moment.

Conséquence, les rares spécimens disponibles font l’objet de spéculations sur le marché et la bouteille de 6 KG qui se vend à habituellement autour de 6500 francs CFA se négocie aujourd’hui à 8000 francs CFA.

Une population prise à la gorge

Ainsi, un exemple parmi tant d’autres Clarisse Mbang, une ménagère habitant le quartier ‘’Cité-Sic” dans le cinquième arrondissement, affirme avoir déboursé 7500 francs CFA pour se procurer une bouteille de gaz, ceci ‘’après avoir loué une moto pour 2500 francs CFA, parce qu’il fallait parcourir une bonne partie de la ville à la recherche du gaz”. Marceline Tchapac, ménagère explique « le gaz pour moi est un issu de secours, le plus souvent je fais l’économie vu qu’il coûte cher. Je me débrouille avec un réchaud à pétrole pour la cuisine, puisque mon gaz qui durait deux à trois mois, aujourd‘hui met à peine un mois et demi, vraiment c’est décevant. Et puis s’il faut parcourir tous les coins de Yaoundé en espérant trouver une bouteille de gaz… »

D’autres personnes rencontrées ont opté pour une situation plus onéreuse en changeant de bouteilles mais cela implique en moyenne une dépense de 10000 francs. Encore plus radicale, une frange de la population, plus aisée, achète tout bonnement une bouteille de gaz neuve chargée à 25 000 francs CFA. Mais peu de ménages peuvent débourser une somme si élevée.

Mais tout le monde n’est pas aussi compréhensif. A Yaoundé, Kenfack Martial employé dans un dépôt de gaz confie que nous sommes en rupture de stock depuis des semaines déjà et les populations se plaignent, ils se disent que l’on a caché les bouteilles pour les diminuer avant de les revendre. Lors de l’achat d’une bouteille, le client pèse les bouteilles pour voir si le poids est identique pour chaque bouteille. ».

Les fournisseurs se veulent rassurants et affirment que le gaz sera disponible très rapidement.

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