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La Banque d'Algérie tire la sonnette d'alarme

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L'effondrement des cours du brut fragilise budgétairement le pays qui connaît une période d'instabilité économique et politique qui commence à durer dans le temps. Ces baisses vont inciter inévitablement le pays à réfléchir à d'autres ressources économiques.

C'est par une note rendue publique le 12 juillet dernier que l'alerte a été donnée. La Banque d'Algérie s'alarme de la baisse de près de 50% des recettes de pétrole et de gaz du pays. Bénéficiant de 15,6 milliards de dollars de recettes au premier trimestre 2014, ce gain n'est que de 8,7 milliards de dollars pour la même période de l'année 2015. Une telle diminution des recettes est forcément conséquente, encore plus quand le pétrole et le gaz continuent de représenter 95% des recettes du pays.

Le prix du baril en baisse de 50%

Il faut dire qu'on presque parler d'effondrement plus que chute du prix du baril. Passant de 109,55 dollars en 2014, il est affiché aujourd'hui à 54,31 dollars même si la tendance est à la hausse. Elle représente donc une perte considérable pour l'économie algérienne.

Ces chiffres de la Banque algérienne sont venus confirmés une tendance constatée au printemps dernier. En avril, le Centre National de l'Informatique et des Statistiques des Douanes estimait que les recettes en provenance de gaz et de pétrole avaient baissé de 42,8% entre le 1er janvier et le 30 avril 2015.

La balance des paiements a donc enregistré un déficit de 10 milliards de dollars au premier trimestre et le de Fonds de régulation des recettes a déjà été largement ponctionné.

Fond de régulation des recettes presque à sec

Le rapport trimestriel de la banque révèle que le gouvernement a déjà largement pioché dans le Fonds de régulation des recettes. Il s'agit du fonds souverain crée en l'an 2000 afin de compenser justement les fluctuations du prix du pétrole. L'établissement financier note que ""l'impact des finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit budgétaire et l'érosion plus rapide des ressources du FRR" qui finance le déficit budgétaire.

Car si jusqu'en 2006, cette cagnotte servait bien à payer par anticipation la dette extérieure de l'Etat, sa vocation a depuis bien changé. Il permet désormais de combler le déficit budgétaire du pays. Selon Nour Meddahi, professeur d'économie à l'université de Toulouse 1 Capitole, il est urgent de prendre des décisions adéquates. "Le pays fait face à un déséquilibre budgétaire très sévère. Ce déficit sera comblé par le Fonds de régulation des recettes qui s'épuisera en mai 2017 si rien n'est fait. Cette crise budgétaire est le problème n°1 à régler".

Regagner une indépendance économique

Ce n'est pourtant pas la première fois que la Banque d'Algérie met en garde le gouvernement contre cette dépendance aux hydrocarbures, et l'avertit de la nécessité de diversifier son économie.

Intellectuels et chefs d'entreprises appellent également à un changement radical de l'économie algérienne, notamment à travers un think tank comme "Nabni", lancé en 2011 qui propose des idées afin de diversifier les revenus de l'économie algérienne et favoriser les investissements d'avenir dans d'autres secteurs clés de l'économie nationale.

L’utilisation du gaz de schiste pourrait être une idée de transition mais la population reste encore très opposée à cette exploitation par crainte d’une utilisation immodérée de l’eau et des conséquences de la fracturation hydraulique.

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