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Vers une reconversion de Total sur l'hydrogène renouvelable ?

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Jusqu'à présent plutôt circonspect sur la question, Total a récemment manifesté un nouvel intérêt pour l'hydrogène renouvelable.

Total semble bien s'intéresser sérieusement au potentiel de développement de l'hydrogène renouvelable à échelle industrielle, car après avoir quelque peu botté en touché en raison des coûts élevés de production, l'énergéticien français a semble-t-il revu sa position. C'est ce qui ressort des déclarations du PDG du groupe Patrick Pouyanné au cours du dernier colloque de l'Union française de l'électricité (UFE) qui s'est tenu le 3 décembre à Paris.

Il s'est ainsi déclaré confiant en l'avenir de la filière sur le créneau de la mobilité propre même si pour l'heure il considère que la partie est jouable non pas sur le segment des voitures individuelles mais sur celui du transport routier de marchandises. Patrick Pouyanné justifie sa position en expliquant "On va déjà se payer l’infrastructure des bornes de recharge [pour l'électrique NDR], on ne va pas se payer une double infrastructure (pour l’hydrogène). Par contre, quand on réfléchit sur les poids lourds, la filière hydrogène mérite d’être regardée de plus près". Et à vrai dire Total a déjà commencé à investir le secteur, pas en France mais aux Etats-Unis où le groupe "est actionnaire de la plus grosse société de mobilité gaz-hydrogène".

Total et l'hydrogène renouvelable

Dans la même veine, le PDG du groupe a fait savoir qu'il réfléchissait sérieusement à modifier son actuel réseau de bornes de recharges en GNV destinées toujours aux poids-lourds vers des infrastructures délivrant de l'hydrogène, soit déjà plus de 400 unités installées en Europe de l'est (Biélorussie) et Europe du sud (Portugal).

Au côté du segment des poids lourds, Total envisage également le potentiel conséquent de l'hydrogène renouvelable dans une logique de décarbonation de l'économie. Le groupe estime ainsi qu'il y a une très belle carte à jouer dans une logique de transition énergétique afin de se substituer au pétrole.

Pour autant, le PDG est conscient des barrières qui restent encore à lever : "Ce qui est difficile à assurer aujourd’hui dans cette filière c’est la continuité des énergies d’origine renouvelables. C’est ce qu’on regarde à la Mède avec une ferme solaire, un système de batterie et un système à hydrogène, avec une électrolyse qui est relativement flexible, qui puisse absorber une production d’électricité qui varie dans la journée. C’est là qu’il y a un enjeu industriel." D'autant qu'il rappelle que "l’hydrogène est un sujet très compliqué comparé aux batteries car il faut tout un écosystème hydrogène. La production d’hydrogène par électrolyse, le transport, le stockage", et développer "des cas d’usages dans la mobilité et la décarbonation de procédé industriel". Or, selon lui, "la France est incapable toute seule de faire tout. Il faut des partenariats au niveau européen".

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